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14 octobre 2022

🖋 Autoportrait de travailleur social • Mélody Dababi, coordinatrice en pédagogie sociale et formatrice dans le travail social.

« Le principe de mon association ? Investir les interstices péri-urbains afin d’y développer un travail social-communautaire »

Quels mots associez-vous spontanément au travail social ?

Ouverture d’esprit, ténacité, esprit critique.

Pour quelles raisons avez-vous choisi votre métier ?

Contribuer à mettre des petits cailloux dans la machine infernale et tenter de réenchanter collectivement le monde.

Quelles formations avez-vous suivies ?

Monitrice-éducatrice, éducatrice-spécialisée, artiste et animatrice en éducation populaire politique.

Où travaillez-vous actuellement ?

Je travaille au sein de l’association 3.2.1 à la Castelane à Marseille. Elle propose au sein d’un collectif des ateliers de rue et, lors des vacances d’été, des terrains d’aventure pour une pédagogie radicale.

Quel est votre meilleur souvenir professionnel ?

Une chorba confectionnée lors d’un atelier de rue sous la neige avec l’association Mme Ruetabaga que j’ai fondée en 2013 à La Villeneuve à Grenoble. Avec les mamans et les enfants nous avions confectionné cette soupe issue du Maghreb afin de la déguster tous ensemble. Nous étions tous réunis autour de notre poêle rocket stove qui chauffait à la fois notre soupe, nos corps et nos esprits transis de froid. Ce fut un grand moment de poésie, de simplicité et à la fois de grande sororité. L’association Ruetabaga réalise des ateliers de rue en pédagogie sociale. Le principe ? Investir les interstices péri-urbains afin d’y développer un travail social-communautaire. Les ateliers sont gratuits et ouverts à tous, selon un principe d’accueil inconditionnel et multigénérationnel.

Le pire ?

J’ai travaillé quelques temps dans la Drôme au sein d’un lieu de vie qui accueillait des enfants confiés par à l’aide sociale à l’enfance (Ase). L’organisation interne imposait d’être seule durant 24 heures avec cinq enfants présentant des troubles comportementaux. C’est la première fois durant mon parcours que j’ai ressenti à quel point il est facile de glisser vers des pratiques autoritaires si on n’a pas une réelle réflexion sur la qualité de nos conditions de travail et sur la pédagogie.

Quel est votre livre de chevet ?

Les Diggers. Révolution et contre-culture à San Francisco (1966 – 1968), de Alice Gaillard (Éd. L’échappée, 2009).

Mélody Dababi a co-écrit avec Laurent Ott Des lieux pour habiter le monde (Éd. Chronique sociale, 2013). En 2019, elle a co-fondé l’association Une île basée dans la Drôme qui accueille des mineurs ou adultes ayant le besoin de se mettre à l’abri ou en repos dans un cadre privilégié. Les personnes accueillies arrivent par le biais de collectifs, d’associations ou rencontres informelles. Elle accueille également en résidence des collectifs d’artistes afin de croiser les expériences et garder le lieu joyeux et vivant. En 2022, elle a créé l’association À la lisière qui propose des formations autour des pratiques artistiques et pédagogiques in situ.

À lire aussi : Travail social en situation d’adversité de Laurent Ott, philosophe social, directeur d’Intermèdes Robinson et Pierre Dugué, formateur Afertes Avion, dans la rubrique Matières à pensées de Lien Social n° 1324

Retrouvez les précédents autoportraits

🖋 Murielle A., éducatrice spécialisée en centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS)

🖋 Thierry Trontin, co-gérant de la SCOP Voyageurs-Éducateurs et d’un lieu de vie et d’accueil

🖋 Laurence, référente de parcours du Programme de réussite éducative

🖋 Romain Dutter, ex-coordinateur culturel au centre pénitentiaire de Fresnes

🖋 Yazid Kherfi, médiateur tout terrain

🖋 Claude, assistante de service social en polyvalence de secteur

🖋 Patrick Norynberg, formateur consultant en politique publique, cofondateur et président de la Régie de quartier du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis)

🖋 Émilie Philippe, éducatrice de jeunes enfants, membre du collectif Pas de bébés à la consigne depuis sa création en 2009.

🖋 Florent Guéguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS)

🖋 Léa Turchi, assistante de service social, coordinatrice à la mission interface au Samusocial de Paris

🖋 Sadek Deghima, chef de service d’un club de prévention spécialisée

🖋 Lucile Bourgain, monitrice-éducatrice

🖋 Tristan Montaclair-Le Foulgoc, éducateur de jeunes enfants qui travaille avec des adolescents

🖋 Cristel Choffel, conseillère technique de service social

🖋 Driss Blal, éducateur spécialisé, chef de projet au cœur d’un dispositif mis en place par un collectif d’habitants originaires du quartier populaire où il a grandi Tarbes (Hautes-Pyrénées)

🖋 Laure, assistante de service social en service spécialisé « Familles »

🖋 Vince, l’éduc spécial, agitateur spécialisé, dessinateur, chroniqueur, auteur, et accessoirement chef de service éducatif...

🖋 Julie (1), 33 ans, cheffe de service dans une structure accompagnant des mineurs isolés étrangers

🖋 Carlos Lopez, éducateur à la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) depuis 1999

🖋 Charline Olivier, intervenante sociale en gendarmerie

🖋 Antonio Argüelles Balletbó, éducateur dans un centre résidentiel d’action éducative (1) des Filles de la Charité, Fondation sociale à Barcelone (Espagne)

🖋 Sylvie Kowalczuk assistante de service social en polyvalence, formatrice occasionnelle, auteur

🖋 Frédéric Maignan, formateur indépendant en travail social

🖋 Émilie Mocellin, éducatrice spécialisée indépendante

🖋 Vivien Laplane, éducateur spécialisé, auteur, conférencier, bloggeur, et accessoirement sourd appareillé oralisant

🖋 Sophie Gaillard, secrétaire médico-sociale dans deux services d’éducation et de soins spécialisés à domicile (Sessad) en région PACA

🖋 Jean-Marie Vauchez, éducateur spécialisé et formateur, membre du Haut conseil du travail social (HCTS)

🖋 Ingrid Romane, éducatrice en maison d’enfants à caractère social dans le var

🖋 Xavier Bouchereau, chef de service en protection de l’enfance et consultant indépendant

🖋 Stéphanie Liatard, travailleuse sociale au Québec, Canada

🖋 Jérôme Beaury, directeur-adjoint auprès de la Direction de l’enfance et de la famille du Calvados, en charge de l’Aide sociale à l’enfance et auteur

🖋 Romane Glotain, éducatrice spécialisée et présidente de l’association "Le Jardin des Maux’passants en Loire-Altantique. Elle promeut les jardins thérapeutiques.

🖋 Maximilien Bachelart, Docteur en psychologie et psychothérapeute, superviseur au sein d’établissements de protection de l’enfance.

🖋 Audrenne Henke, directrice d’établissement.

🖋 Kevin Louineau, éducateur spécialisé en maison d’enfants à caractère social en Loire-Atlantique

🖋 Vincent Pallard, éducateur spécialisé dans un service d’accompagnement éducatif à domicile intensif dans l’Indre-et-Loire, formateur occasionnel et auteur

🖋 Linda Bali, éducatrice spécialisée en protection de l’enfance, assistante familiale au sein de l’aide sociale à l’enfance.

🖋 Vincent-Sosthène Fouda-Essomba, chargé de mission à l’Espace de réflexion éthique des Hauts-de-France – CHU de Lille.

🖋 Véronique Escames, auxiliaire de puériculture en crèche municipale dans les Yvelines

🖋 Christophe Ferreira, cadre éducatif sur un secteur de pédopsychiatrie, dans les Hauts-de-Seine.

🖋 Pauline Dolique-Sauvadon, technicienne en intervention sociale et familiale (TISF) dans le Vaucluse

🖋 Sophie, assistante de service social dans un centre de rééducation fonctionnelle en pédiatrie dans la Sarthe

🖋 Flore Lempereur, éducatrice spécialisée, Unité des informations préoccupantes, Nice

🖋 Julie Plossard Marchadier, cadre socio-éducatif d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) dans l’Hérault

Vous êtes tentés par l’exercice d’autoportrait de travailleur social ? Vous souhaitez partager votre expérience ? N’hésitez à nous contacter à l’adresse suivante : Katia Rouff