Critiques de livres (accès libre)
N° 1295 | Le 11 mai 2021

Oubliez tout ce que vous savez sur les assistantes sociales
Une saga est née
Nous avions laissé la chronique des aventures Gwendoline Guérande, assistante sociale de son état, en 2018, lors de la publication de son premier tome (cf. LS 1 246). Ses improbables péripéties se sont prolongées tout au long des quatre opus suivants. La trame romanesque n’a pas changé. Alternent des chapitres où s’exprime la travailleuse sociale, suivis du récit à la première personne par l’usager qu’elle a accompagné. L’auteure exerçant le même métier, la précision et la minutie avec (...)
N° 1295 | Le 11 mai 2021

Les contrebandiers de l’éducatif
Éduquer dans la contrainte
Les maisons de correction furent fermées en 1979, car loin de juguler la déviance des jeunes, elles ne faisaient qu’accélérer leur carrière délinquante. Nombreux sont ceux qui crièrent à leur réouverture, lorsque les programmes des Centres éducatifs renforcés et Centres éducatifs fermés furent lancés. Il y avait incompatibilité entre éducation et coercition. Le livre d’Ahmed Nordine Touil propose une immersion ethnologique dans l’expérience de la navigation éducative par temps (...)
N° 1295 | Le 11 mai 2021

L’éducateur spécialisé confronté à « l’incasabilité »
Une profession en crise
« Le jeune n’est pas adapté à notre établissement » explique ce directeur, un autre préférant : « notre établissement n’est pas adapté à la problématique du jeune. » Comment expliquer qu’un secteur créé pour accueillir de jeunes inadaptés refuse ceux qui le sont ? Incasables, inclassables, situations complexes, jeunes en grande souffrance psychique sont ainsi renvoyés d’un lieu d’accueil ou de soin à un autre, comme des patates chaudes dont on se débarrasse. Et si, plutôt que de les (...)
N° 1294 | Le 27 avril 2021

Histoire d’un mensonge. Enquête sur l’expérience de Stanford,
Le jubilé de la supercherie
En août 1971, le psychologue Philip G. Zimbardo mène l’expérience dite de Stanford avec une vingtaine d’étudiants qui se voient attribuer de manière aléatoire des rôles de gardien ou de détenu dans une fausse prison. En quelques jours, ceux qui ont revêtu un uniforme se transforment en sadiques. Depuis cinquante ans, les manuels universitaires de psychologie, de criminologie et de pénologie, qui en ont reproduit les résultats, évoquent combien les frontières sont poreuses (...)
N° 1294 | Le 27 avril 2021

Développement (im)personnel
Passe-passe d’illusionnistes
L’ambition affichée est claire : museler la tristesse, le chagrin et l’angoisse, combattre le désespoir, l’échec et les incompétences. Finies les passions tristes et la négativité. Place à la sérénité, au bonheur et à la positivité. La mode n’est plus aux religions ou aux valeurs humanistes, mais au triomphe de l’individu et à l’épanouissement personnel. Les dépendances hétéronomes sont remplacées par un seul impératif : se libérer des normes qui étouffent et apprendre enfin à être (...)
N° 1294 | Le 27 avril 2021

Les enfants d’Asperger
Ne m’appelez plus jamais Asperger
Le suisse Eugen Bleuler décrivit pour la première fois l’autisme en 1911. L’américain Leo Kanner conçut en 1943 le syndrome d’« autisme infantile précoce ». La même année l’autrichien Hans Asperger présenta sa thèse postdoctorale sur l’autisme de haut niveau. Depuis, les sujets qui en sont porteurs sont affublés de son patronyme. Un hommage à reconsidérer. Recruté par le docteur Hamburguer, qui avait adhéré au parti nazi dès 1934, en remplacement les praticiens juifs (...)
N° 1294 | Le 27 avril 2021

Freud & Lacan des charlatans ?
Tirer sur l’ambulance
LA place de Freud ne serait pas entre Copernic et Darwin, mais entre Andersen et les frères Grimm ! Comme les anciens fumeurs qui ne supportent plus la fumée du tabac, Jacques Van Rillaer, lui-même passé par la psychanalyse, éreinte ses anciens confrères. Il commence par dénier à Sigmund d’avoir conçu cette approche, celui-ci ayant reconnu d’abord la paternité de Breuer en 1910, avant de se l’attribuer en 1914. Il continue en démystifiant, l’un après l’autre, les piliers de la (...)
N° 1293 | Le 13 avril 2021

Pratiques d’orientation clinique en travail social
La technologisation sans masque
La pratique basée sur des données probantes, qui nous vient du monde anglosaxon, a pour ambition de passer en revue la littérature spécialisée pour identifier les thérapeutiques les plus ajustées à une pathologie donnée. La tentation d’appliquer cette méthode au travail social colle aux valeurs de performance et de réussite qui visent à sa rentabilisation et à la baisse de ses coûts. Une telle démarche est aux antipodes de la polysémie qui caractérise tant la diversité de (...)
N° 1293 | Le 13 avril 2021

Introduction à la démarche éthique dans le travail social
À la recherche de l’éthique perdue
Avec ses soixante-trois textes, notre pays n’est pas avare en références déontologiques. Pour s’y retrouver, il faut distinguer la morale (qui est un rapport de soi aux autres) de l’éthique (qui est un rapport de soi à soi). Mais, il faut aussi éviter de réduire l’éthique à un objet aux contours nets et définitifs, ce qui en ferait le guide spirituel infaillible d’une idéologie dogmatique. Parce qu’il y en a pléthore : éthiques de discussion, de conviction, de (...)
N° 1293 | Le 13 avril 2021

Sociologie de l’intervention sociale,
Changement de paradigme
Jusqu’aux années 1970, le modèle social français de l’État providence a nourri l’ambition de libérer la société du besoin, en s’appuyant sur une dualisation : les assurances sociales bénéficiant aux citoyens ayant cotisé et la solidarité nationale destinée à soutenir les populations envers qui un devoir d’entraide s’imposait. Une mutation majeure est intervenue, quand les droits individuels ont été hissés au rang de valeur centrale. Ces droits privés ont établi une disjonction entre (...)
N° 1293 | Le 13 avril 2021

Philosophie et éthique en travail social
Bien nommer
Tant qu’à choisir, Philippe Merlier renoncerait à la bientraitance (qui s’aligne sur des normes de bonne pratique) pour la bienfaisance (faire le bien d’autrui). Mais, plutôt que la bienfaisance, il opterait pour la bienveillance (veiller au bien d’autrui). Et au lieu de la bienveillance, il préfèrerait la bienveuillance (vouloir son bien). Bienvenue en philosophie ! Ce livre décortique bien des concepts que véhiculent les codes et chartes éthiques. Après l’avoir lu, le lecteur ne pourra (...)
N° 1292 | Le 30 mars 2021

Ce que les riches pensent des pauvres
Ne pas mélanger torchons et serviettes
En partant d’une étude sur les beaux quartiers de Sao Paulo, Delhi et Paris, les auteurs ont cherché à identifier le regard que portent les riches sur les pauvres. Bien sûr, le contexte est à chaque fois différent. Au Brésil, des favelas côtoient de luxueuses villas protégées à l’intérieur d’espaces clôturés. En Inde, la structuration spatiale est encore fondée sur le système des castes : intouchables dans les bidonvilles et classes supérieures dans les enclaves (...)
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