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Aujourd’hui, sur nos chaises d’étudiant·es, nous voilà à suivre un cours sur «  l’identité de l’éducateur spécialisé   ». L’identité, ce «  quelque chose qui nous est essentiel pour vivre  » (1). Celle qu’il nous faudra défendre dans nos écrits, lors du passage du diplôme. Les premiers mots me crispent l’oreille. Le terme de «  racine identitaire  » du métier m’écorche l’éthique, vague écho à de valeurs plus sombres et bien réelles. En sortant de cours un peu perplexe, se fredonne dans ma tête «  l’identité, l’iditenté (...)

Nombreuses sont les recherches scientifiques qui s’intéressent au champ de la déficience intellectuelle, leurs centres d’intérêts étant généralement les aspects cognitifs de la déficience intellectuelle, à savoir : la mémoire, la métacognition, les stratégies cognitives, les habilités sociales, la pédagogie d’enseignement, le développement psycho-affectif, sans oublier l’aspect médical, notamment la génétique (1). Les structures, qui accompagnent les personnes avec une déficience intellectuelle, (...)

Bonjour Monsieur, «  il paraît que vous accueillez des couples ?  » La professionnelle au bout du fil cherche, en fait, une solution d’accueil pour une mineure enceinte confiée à l’Aide sociale à l’enfance, mais qui fugue régulièrement de l’établissement où elle est placée. La jeune fille accepte de venir dans un Centre maternel à condition d’être hébergée avec son compagnon, père du futur enfant. «  Est-ce possible ? Avez-vous de la place ?  » J’explique, en effet, que notre centre maternel et familial, qui (...)

Paul Fustier m’a appris que l’équipe se fabriquait aussi et surtout dans l’interstitiel.
 J’ai toujours cru en ce principe. Et j’aime le cultiver. Or, je vois aujourd’hui se développer des logiques de management qui ne supportent plus les ambiances de couloirs, les devants de machines à café, les bureaux de secrétaires, les escaliers extérieurs pour fumeurs… Tous ces espaces où une pensée non conformiste pourrait germer et éventuellement menacer un pouvoir monocéphale bien en place.
Réapprenons à nous (...)

Des personnels soignants, des aidants et accompagnants intervenant en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), et aussi en milieu hospitalier ont battu le pavé, un peu, partout en France le 30 janvier et le 15 mars pour exprimer leur ras-le-bol. Cette grogne a ceci de particulier : loin des revendications financières individualistes, partisanes ou corporatistes de hausse des salaires (parfois légitimes), elle est inspirée par un idéal de justice sociale visant à attirer (...)

En écho à la couverture du n°1213 de Lien Social
Appréciant habituellement votre publication, j’ai été désarçonné en voyant le dessin de couverture par Jiho du numéro 1213. On y représente un «  handicapé mental  » grossier, avec posture avachie, tête de travers et nez de cochon, qui, pour compléter le tableau, dit «  AGNA ?  ». C’est très décevant et blessant de voir une telle représentation dans un journal que nous, handicapés psychiques et mentaux, considérons comme un allié. Quel besoin y a-t il de dessiner une (...)

Entendeur de voix, c’est un titre assez large désigné aux usagers qui ont des neurones et un cerveau rempli d’imagination. Cela s’appelle des hallucinations auditives et même physiques. C’est mon cas depuis 2007, en prison, là où je suis tombé malade. Ça peut se signifier par des bruits comme des voix aussi. Je ne sais guère si c’est une pathologie psychique, mais elle est bien réelle. Moi, je dis souvent que c’est inexpliqué, voire aux frontières du réel. On s’y habitue, on dialogue avec elles : on s’y (...)

Peut-on vraiment protéger un enfant sans protéger sa famille ? Les termes d’Aide sociale à l’enfance (ASE) et de Protection de l’enfance sont-ils vraiment justes ?
Ne devrait-on pas parler d’aide sociale à la famille ? En tout cas, à moi, ces termes me semblent obsolètes. Après un stage d’un an en service d’accueil d’urgence, trois ans en poste d’éducatrice dans un village d’enfants et un engagement ponctuel auprès de personnes dans la précarité, certaines incohérences du système m’ont bien souvent (...)

Le Korczak que nous aimons, le Korczak que nous offrons est épris de réalité. Il est passionné autant qu’inquiété par ce qui nous arrive, par l’évolution du monde. Le Korczak que nous aimons se plonge dans tout ce qu’il y a de difficile, de complexe dans les évolutions sociales, sociétales, éducatives et politiques. Il y prend sa part, de critique comme d’implication. Il ne détourne pas le regard ; il n’embellit rien. Il décrit des réalités brutes et les affronte. Le Korczak que nous aimons n’est ni (...)

Adopté en novembre 2017 au festival de pédagogie sociale par l’association française Janusz Korczak (AFJK) et l’association Intermèdes-Robinson.

« Anka Petite Roumaine de Marseille
Porteuse d’eau et de Coca
Le soir marchande de roses
Anka lumière de squats. »

Seconde partie de Accompagner la mort (lire LS 1223, pp. 34-35)