Critiques de livres (accès libre)
N° 769 | Le 13 octobre 2005 | Jacques Trémintin

Questions d’inceste
Illustrant le fonctionnement de la maison d’accueil Jean Bru à Agen, l’ouvrage écrit par trois psychiatres nous propose un regard sur l’inceste, à distance d’une opinion publique prompte aujourd’hui à réclamer vengeance pour des innocents qu’elle accusait hier encore d’affabulation. Replaçant en perspective la complexité de la problématique, les auteurs expliquent qu’il y a mille façons d’aimer ou de mal aimer son enfant, d’établir un lien incestueux avec lui ou encore de répondre à cette agression qu’on (...)
N° 769 | Le 13 octobre 2005 | Jacques Trémintin

L’enfant maltraité ou l’enfant oublié
Dominique Brunet reçoit, en tant que psychologue, beaucoup d’enfants victimes de la séparation conflictuelle de leurs parents. Quand on sait l’instrumentalisation qui est faite de l’argument de la maltraitance et de l’agression sexuelle dans le contentieux familial, on ne peut qu’être pris de méfiance face aux vignettes cliniques exposées ici qui mettent en scène des pères ou des mères chez qui l’enfant ne veut plus se rendre. Pourtant, l’argumentaire porte ses fruits. Les enfants ne savent pas toujours (...)
N° 768 | Le 6 octobre 2005 | Jacques Trémintin

Penser le handicap mental
Les personnes atteintes de handicap sont capables d’aimer, d’apprendre, de ressentir des émotions, d’évoluer, de régresser et de vieillir. Elles ne doivent pas être réduites à l’impact réel ou supposé de leurs déficiences. Cette noble et juste profession de foi se heurte toutefois à des représentations tellement intolérables qu’elles peuvent faire effraction dans le psychisme et pulvériser les systèmes de pensée. Cette question serait-elle donc du domaine de l’impensable ? Dix-huit spécialistes démontrent (...)
N° 768 | Le 6 octobre 2005 | Jacques Trémintin

Fragments sur le handicap et la vulnérabilité
Une société se définit essentiellement par la façon dont elle institue l’idée de normalité et par la considération qu’elle accorde aux plus fragiles. Notre époque, en imposant comme valeurs dominantes la performance, la réussite individuelle, la rentabilité et la productivité ne pouvait que distinguer les bien portants des handicapés considérés comme un groupe en soi, un genre, une humanité spécifique. C’est cette pensée dualiste, qui voit dans la diversité l’opposition des contraires, qu’il faut remettre en (...)
N° 767 | Le 29 septembre 2005 | Jacques Trémintin

L’atelier du juge, à propos de la justice des mineurs
Notre société laisse peu de place entre le démon en liberté et l’ange déchu, entre la victime et le bourreau. Il revient pourtant à la justice des mineurs d’avoir à gérer l’un et l’autre, souvent confondus, en confiant à un même magistrat intervenant à la fois au civil et au pénal, les charges de juge d’instruction, de juge de tribunal correctionnel, de juge d’application des peines, de juge des mesures éducatives et de juge de tutelle aux prestations familiales : le ci-devant juge pour enfants. L’auteure, (...)
N° 767 | Le 29 septembre 2005 | Jacques Trémintin

Le placement de l’enfant victime. Une mesure irrespectueuse
L’avantage avec le livre de Marcelle Bongrain, c’est qu’on en a deux pour le prix d’un ! L’auteur nous fait tout d’abord une brillante démonstration de ce que peut donner l’idéologie familialiste, avant de laminer ensuite l’essentiel de son argumentation. Commençons donc par cette défense et illustration du droit inconditionnel des parents. « L’enfant mineur n’a qu’une place, celle d’être dans sa famille. L’enfant habite chez ses parents. Il ne peut avoir une autre place » (p.15) affirme-t-elle d’un ton (...)
N° 766 | Le 22 septembre 2005 | Philippe Gaberan

Lettre à un jeune professeur
Insulté à la Une du journal Le Monde par Alain Finkelkraut, qui l’a traité de « chef de file des gardes rouges de la cuculture préparant les génocides du XXIe siècle », adulé ou bien haï au point d’être trahi par ceux-là mêmes qui peu de temps avant étaient ses amis, bafoué dans sa vie privée autant que professionnelle sans pour autant jamais accepter la place du martyr, Philippe Meirieu pourrait jeter l’éponge au terme d’un glorieux combat en faveur de l’école et du projet démocratique qu’elle est censée (...)
N° 766 | Le 22 septembre 2005 | Philippe Gaberan

La petite sirène de Copenhague
« On est tout le temps en quête d’équilibre. C’est cela qui fait la condition humaine, car les animaux, eux, sont équilibrés. S’ils ne sont pas équilibrés, ils meurent. Le monde animal est adapté. Le monde humain est en recherche constante : c’est certainement ce qui fait sa difficulté – et sa grandeur. » (p.92) Tout le tapage médiatique autour de Boris Cyrulnik s’étant estompé et les fausses querelles autour de la notion de résilience s’étant dissipées, le moment redevient propice à une véritable rencontre (...)
N° 765 | Le 15 septembre 2005 | Jacques Trémintin

L’intervention éducative en milieu ouvert
L’action éducative engagée au sein des familles se situe à la frontière de l’autorité parentale et du devoir de protection de l’enfance, de l’aide et du contrôle, du respect du droit des familles et de l’ingérence dans leur sphère intime. Cette définition qui nous ouvre à la complexité, nous est livrée par Martine Beistegui, directrice du service d’éducation en milieu ouvert de l’association Buzenval qui a eu la bonne idée de réaliser cet ouvrage mêlant avec bonheur, témoignages de professionnels et travaux de (...)
N° 765 | Le 15 septembre 2005 | Jacques Trémintin

Les théories métisses des éducateurs
Le métier d’éducateur spécialisé connaît depuis son origine un processus de recomposition permanent ou conjoncturel. Il a d’abord été fondé sur une dynamique charismatique : l’essentiel était de dispenser suffisamment d’amour. Avec la professionnalisation, est venu le temps du technicien de la relation. Mais, malgré la pénétration des sciences humaines au cœur des pratiques, il n’existe toujours pas de corpus de connaissances théoriques spécifique.
En fait, l’apport scientifique s’est fondu dans le modèle (...)
N° 764 | Le 8 septembre 2005 | Jacques Trémintin

Comment être père aujourd’hui ?
Il fut longtemps titulaire d’une autorité quasi despotique, fonctionnant sur un mode empreint de sévérité, de distance affective et de présence lointaine. Jacques Lacan lui fixait comme mission de mettre un terme à la relation fusionnelle entretenue depuis la naissance par la mère avec son nourrisson. Pour tous, il incarnait l’éducateur juste, mais impitoyable dans le respect de la loi. Et puis voilà que la statue du commandeur s’est mise à osciller : adieu à la paternité subie, place à la paternité (...)
N° 764 | Le 8 septembre 2005 | Jacques Trémintin

Mère et fils
S’il est bien une culpabilité mal placée, c’est celle dont on a, pendant longtemps, chargé les mères, accusées de nuire à leur fils par le trop plein d’amour et de tendresse qu’elles leur accordaient. L’auteur le proclame haut et fort, bien décidé à pourfendre cette idée reçue : l’amour d’une mère est avant tout et surtout source de bienfaits pour son fils. Bien sûr, il y a cette étrangeté qui s’empare de la femme face au sexe de son enfant mâle : avec une fille, elle s’identifie aux sensations corporelles (...)
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