Dossiers

La Mobilisation nationale pour les habitants des quartiers laisse élus et acteurs sociaux partagés. Des actions concertées avec l’État et une politique plus sociale semblent indispensables pour la « réconciliation nationale » que chacun affirme appeler de ses vœux.

Avec la réduction des contrats aidés, l’Association des femmes de Franc-Moisin à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), pourtant quadragénaire, a failli disparaître. Sauvée in extremis, elle reste cependant en sursis.

Dans ses dernières recommandations de bonnes pratiques, la Haute Autorité de Santé (HAS) insiste sur un diagnostic et une prise en charge les plus précoces possible. Mais laquelle ? Car sur le terrain le nombre de modèles se multiplie, sans qu’aucun ne fasse véritablement consensus.

Dans la banlieue de Strasbourg, le dispositif d’accompagnement et de soins coordonnés pour l’autisme (DASCA) est une structure d’un nouveau genre issu d’un projet concerté entre un service de pédopsychiatrie et une structure associative.

Le chercheur français Laurent Mottron, très critique envers les approches comportementales mais également vis-à-vis de la psychanalyse, préconise une troisième voie : l’intervention fondée sur les forces cognitives des enfants.

La longue refonte des formations a vu s’affronter deux visions des métiers du social. D’un côté, les tenants d’un diplôme unique, façon « social worker » à l’anglo-saxonne, de l’autre, les défenseurs de l’identité des métiers. La réforme qui entre en vigueur mélange ces deux appréhensions, introduisant davantage de cours en commun mais préservant les spécificités de chaque formation.

Qu’est-ce qui va changer concrètement dans les contenus de formation, dans les liens avec l’Université, dans les certifications, pour les stages ? Comment les écoles se sont-elles organisées pour mettre la réforme en œuvre dans les délais impartis ? Explications.

Quels sont selon vous les points positifs de cette réforme ?
L’un d’eux est le nouveau référentiel de formation. Il a sauvegardé ce qui correspond à l’essentiel de chaque métier. On a évité de justesse d’en arriver à un diplôme unique de travailleur social qui ne correspond pas à notre histoire ni aux besoins des personnes. Pour le diplôme d’éducateur spécialisé, la certification comporte un mémoire avec une problématique éducative et une dimension clinique forte, comme nous le demandions. On a également (...)

Le décrochage scolaire est une problématique vieille comme l’école. Plusieurs dispositifs ont été mis en place, plusieurs études menées, plusieurs conclusions tirées. En voici quelques unes.

De tous horizons, des universitaires ont consacré leurs recherches à la question du décrochage scolaire. Du 30 mai au 1er juin, les journées nantaises « Territoires et décrochages scolaires » ont proposé un éclairage spécifique et distancié. Florilège.

Plusieurs tentatives de réponses au décrochage scolaire ont été émises ces deux dernières décennies. Pour quel résultat ? La stratégie actuelle a-t-elle de l’avenir ? Tour d’horizon.

Le chantier de l’insertion socio-professionnelle des personnes en situation de handicap psychique commence à peine. Si l’emploi accompagné semble une solution pertinente pour celles visant le milieu ordinaire, le secteur protégé s’adapte aussi pour répondre aux plus fragiles. Avec la continuité pour objectif commun.

Parmi les pionniers français de l’emploi accompagné, le service Job coach 53 du Groupe d’étude pour l’inclusion sociale pour tous (Geist) Mayenne défend la pertinence du métier de «  job coach  », au croisement entre le médico-social et les services publics de l’emploi.

Denis Leguay invite les professionnels de l’accompagnement socio-professionnel à penser en termes de dynamique de rétablissement des personnes en situation de handicap psychique, en coopération avec leurs soignants. L’emploi peut les aider à retrouver un équilibre de vie.

Alors qu’ils se trouvent au cœur du dispositif de protection de l’enfance, le nombre d’assistants familiaux diminue : ceux qui sont en poste vieillissent et les jeunes semblent peu attirés par ce métier. Comment le rendre attractif et éviter sa disparition ?

Pour Bertrand Ravon, « faire équipe » consiste avant tout à (re)faire parler ensemble les acteurs aux métiers différents.

La question des violences sexuelles et sexistes renvoie au tabou de la sexualité, sujet sensible pour les professionnels du travail social. Les associations féministes plaident pour l’éducation dès le plus jeune âge, la formation, le soutien financier et politique. Afin que la libération de la parole ne soit pas vaine.

Mathieu Lacambre, président de la Fédération des Centres ressources pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles.

À Lille, l’association Solfa, tout comme ses partenaires, a vu augmenter les demandes d’accompagnement de femmes victimes. Mais les moyens pour y répondre ne suivent pas.

Ernestine Ronai est convaincue de la place capitale des travailleurs sociaux dans le combat contre les violences faites aux femmes. La question de la formation des professionnels est centrale.

La participation des personnes accueillies et accompagnées dans la formation initiale constitue un des axes du plan d’action en faveur du travail social et du développement social, adopté en octobre 2015. Plusieurs centres de formation ont intégré à leurs programmes des modules de participation.

Réunissant formateurs, professionnels, personnes accompagnées et chercheurs, le collectif SOIF de connaissances construit les étapes nécessaires au croisement des savoirs. L’enjeu : revoir les connaissances comme les modes de transmission.

En Suède, à l’université de Lund, une formation conjointe « personnes accompagnées-étudiants » a inspiré la création du réseau international PowerUs.

Neuf mois après la décision brutale de supprimer la moitié des contrats aidés, quelles sont les conséquences sur le terrain ? Comment s’annonce la mise en place des nouveaux «  Parcours emploi compétences  » ? Quid des associations du secteur social et médico-social qui jouaient le jeu de l’accompagnement et de la formation ?

Après avoir décidé de supprimer plus de la moitié des contrats aidés par rapport à 2016, ce qui a provoqué une levée de boucliers dans le monde associatif et les collectivités locales, le gouvernement a missionné Jean-Marc Borello, pour rénover ce dispositif et le rendre plus efficace.

Contrairement à d’autres, il semble que les secteurs de l’animation, du social et du médicosocial aient plutôt joué le jeu du contrat aidé,
proposant accompagnements et formations de qualité.

Comment les contrats aidés se sont-ils développés dans le secteur social et médico-social ?
On observe depuis plusieurs années une baisse de la qualification des personnels qui interviennent auprès des usagers dans le champ du handicap et de la protection de l’enfance. Cela s’explique par la contrainte budgétaire : les structures d’hébergement ont moins d’argent pour fonctionner. Donc, pour continuer à assurer une présence de personnel 24h/24 auprès des enfants, elles sont obligées de rogner sur la (...)

L’étude du fonctionnement du cerveau apporte de multiples éclairages pour comprendre la longue maturation de l’enfant. Elle permet aussi d’interroger les postures éducatives.

Les violences s’inscrivent dans le cerveau de l’enfant, nous disent les sciences cognitives. Cette mémoire traumatique peut rester enfouie ou ressurgir sous diverses formes ; aux professionnels de l’entendre et l’accompagner.

Les découvertes en neurosciences révolutionnent la connaissance du fonctionnement de l’enfant. Isabelle Filliozat, psychothérapeute, conférencière et auteure d’une vingtaine de livres, nous explique les mutations des postures éducatives qui en découlent.