Critiques de livres (accès libre)
N° 701 | Le 18 mars 2004 | Jacques Trémintin

La prostitution adulte en Europe
On sait les positions en la matière tranchées. D’un côté, on trouve les réglementaristes pour qui la possibilité de disposer de son corps relève du droit inaliénable de tout un chacun et qui opèrent une distinction entre la prostitution contrainte et forcée et celle qui est librement choisie. S’ils sont tout à fait d’accord pour combattre la première, ils considèrent qu’il faut reconnaître la seconde comme un travail à part entière qui doit bénéficier de droits. Ils sont persuadés que dans tous les cas, (...)
N° 700 | Le 11 mars 2004 | Patrick Méheust

Santé mentale. Villes et violences
Que peut-on mettre sous l’expression santé mentale et comment peut-on agir sur les déterminants sociaux de la santé mentale ? C’est l’exercice auquel se livre cet ouvrage fort intéressant qui regroupe et prolonge les réflexions qui ont parcouru un séminaire animé par l’association Resscom (Recherches et évaluations sociologiques sur la santé et les actions communautaires) en partenariat avec la délégation interministérielle à la Ville et la direction générale de la santé. Le concept de santé mentale reste (...)
N° 700 | Le 11 mars 2004 | Patrick Méheust

Généalogie de la morale familiale
Dans une certaine tradition bourdieusienne qui se ressent jusque dans le style de l’écriture (longues phrases à « rebondissements »), ce livre s’évertue à déconstruire une catégorie des plus familières parmi celles qui nous aident à penser le monde, en l’occurrence : la famille. Pour l’auteur, ce qui s’exprime à travers les controverses sur la « définition » de la famille, ce sont en réalité des rapports de force de nature sociale, des luttes entre différentes institutions, des rivalités, en quelque sorte, (...)
N° 699 | Le 4 mars 2004 | Jacques Trémintin

Bas les voiles !
Voilà, reconnaissons-le, une charge violente et sans grand ménagement contre l’islam. Cette religion qui a connu, en des périodes essentielles de son histoire, des épisodes d’une tolérance et d’une fantastique ouverture d’esprit (et qui est vécue encore ainsi, à bas bruit, par des millions de pratiquants), est aujourd’hui rongée par des extrémismes très médiatisés. Les généralisations dans lesquelles tombe ici l’auteure, s’expliquent par le fait qu’ayant grandi en Iran, l’occasion ne lui a pas vraiment été (...)
N° 699 | Le 4 mars 2004 | Jacques Trémintin

Ni putes, ni soumises
On a assisté, au cours des quinze dernières années, à un double mouvement dans les banlieues : désinvestissement des pouvoirs publics qui ont de plus en plus déserté la lutte contre les discriminations et radicalisation des garçons qui, ressassant leur rancœur et leurs échecs, ont retourné leur rage contre les filles. Ce qui était au début une simple pression est devenue une véritable oppression : les garçons se sont sentis autorisés à édicter des règles de conduite aux filles et à corriger celles qui ne (...)
N° 698 | Le 26 février 2004 | Jacques Trémintin

Adomamans. Le tiers et le lien
On les a appelées : filles-mères, mères célibataires, femmes seules chef de famille, mères isolées, familles monoparentales… Nelly Carpentier les a nommées « adomamans ». C’est charmant et plein de tendresse, comme seule, peut en avoir celui ou celle qui a approché de près ces adolescentes qui vivent une grossesse bien précoce. Elles finissent à peine leur propre enfance qu’elles entrent brusquement dans la fonction parentale. C’est là un mystère de notre époque : alors que la révolution contraceptive a (...)
N° 698 | Le 26 février 2004 | Jacques Trémintin

Ces enfants malades de leurs parents
Tous les enfants sont en résonance avec leurs parents… pour le meilleur et pour le pire. Les problèmes familiaux non résolus, les blessures non verbalisées, les secrets que l’on croit bien à tort hermétiquement cachés, sont autant de sources de difficultés pour les nouvelles générations. Cela est vrai dans des situations dramatiques comme les guerres, la maladie ou la mort de proches pour lesquels le deuil n’a pas été accompli, les carences affectives graves ou les séparations brutales. Mais, et cela, les (...)
N° 697 | Le 19 février 2004 | Jacques Trémintin

Police et discriminations raciales. Le tabou français
Les policiers en tenue disposent depuis 1986 d’un code de déontologie. On se demande bien pourquoi, puisqu’il n’y a jamais aucun problème. C’est du moins ce que prétend l’administration qui a élevé au rang de culture, le déni face aux plaintes des citoyens contre certaines pratiques discriminatoires, les présumant a priori de mauvaise foi. Et pourtant, il faut parfois beaucoup de courage pour les dénoncer. La capacité des agents de la force publique à mettre en forme le récit de l’incident et à porter (...)
N° 697 | Le 19 février 2004 | Jacques Trémintin

Repères déontologiques pour les acteurs sociaux
Plusieurs professions disposaient déjà d’un code de déontologie : les médecins, les avocats, les infirmières, les architectes… Ces références étaient nées de leur activité libérale, dans une logique corporatiste. Dès 1949, le besoin de préciser les devoirs envers les usagers avait produit le premier code du secteur social : celui de l’ANAS. Mais, pendant longtemps, le travail social s’est contenté d’être une idéologie croyant en son discours, sans jamais vraiment se poser la question de ses fondements (...)
N° 696 | Le 12 février 2004 | Jacques Trémintin

Que nous apprennent les enfants qui n’apprennent pas ?
Notre société a élevé au rang d’injonction l’obligation d’avoir à réparer ou à faire taire les troubles de l’apprentissage conçus comme un défaut de l’enfant, de la famille ou de l’école. L’échec scolaire a pourtant permis de mieux comprendre en quoi consistait l’acte d’apprendre. Il y a d’abord la pensée qui comporte à sa base la pulsion d’emprise : éviter que les éléments externes ne nous submergent en restant en contact avec nos éléments internes, conquérir et maîtriser l’objet.
L’apprentissage est l’étape (...)
N° 696 | Le 12 février 2004 | Jacques Trémintin

La tendresse
La peau est un des éléments les plus fantastiques dont est doté le corps : barrière imperméable, presque étanche, elle isole contre les variations de température et défend contre les infections, se régénère toute seule et synthétise la vitamine D. Elle est, en outre, parcourue par une innervation particulièrement dense qui la rend d’une grande sensibilité au toucher. Mais elle n’a pas seulement que des fonctions biologiques. Elle tisse aussi, des interrelations étroites avec le psychisme. Il suffit pour (...)
N° 695 | Le 5 février 2004 | Jacques Trémintin

Parents-professionnels à l’épreuve de la rencontre
Eduquer est devenu plus complexe depuis que les valeurs de soumission et d’obéissance ne balisent plus ni l’espace familial, ni l’espace social et qu’elles ont été remplacées par la négociation, l’autonomie et la liberté. Si cette mutation a permis des marges de manœuvre plus grandes, tout n’est pas possible, tout n’est pas permis, sans compter l’effet pervers de la plus grande atomisation et du plus grand individualisme.
C’est dans ce contexte qu’a lieu la rencontre entre parents et professionnels de (...)
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