Critiques de livres (accès libre)
N° 793 | Le 13 avril 2006 | Jacques Trémintin

Quel travail pour les exclus ? Pour une politique de l’insertion durable
Dans notre pays, les politiques d’insertion à destination des populations en difficulté ont toujours été encadrées par deux principes intangibles : les aides accordées le sont dans un délai temporaire de plus en plus court et l’horizon vers lequel on tend est nécessairement l’accès au secteur marchand. Cette perspective est validée tant par la droite (qui privilégie la responsabilisation individuelle) que par la gauche (pour qui il revient non à l’État, mais aux patrons d’assurer le plein emploi) et se (...)
N° 793 | Le 13 avril 2006 | Jacques Trémintin

Faut-il brûler le modèle social français ?
La situation sociale de notre pays s’est largement dégradée sous l’effet conjugué d’un taux et d’une durée du chômage élevés, d’une mobilité professionnelle faible (sauf en ce qui concerne le travail précaire), d’une absence d’anticipation des restructurations qui concernent pourtant près de 900 000 salariés chaque année, d’un déficit d’utilisation de la formation continue pour prévenir les dégradations des compétences et améliorer l’employabilité, de l’incohérence des politiques publiques contradictoires qui (...)
N° 794 | Le 10 avril 2006 | Jacques Trémintin

Une autre place pour les usagers ?
La vie quotidienne d’un grand nombre de nos concitoyens se trouve rythmée par l’action sociale et médico-sociale : 24 500 établissements et 2000 services, employant 400 000 salariés prennent en charge 1,2 million de personnes (dont 600 000 en internat). Une évolution s’est fait jour ces dernières années, marquant une notable transformation des relations entre les professionnels et les usagers.
Rien d’étonnant dans cette mutation qui apparaît cohérente avec le développement continu du droit des (...)
N° 794 | Le 10 avril 2006 | Jacques Trémintin

La loi de rénovation de l’action socialeau quotidien
La loi de 1975 avait organisé de façon autonome le champ social et médico-social, après qu’en 1970 le secteur sanitaire ait fait de même. La loi 2002-2 a consacré les droits fondamentaux des usagers, marquant la fin d’une conception assistancielle et tutélaire de l’intervention sociale. Les institutions doivent proposer les mêmes garanties contractuelles que le secteur marchand, en terme de qualité du service rendu. Cela signifie appliquer au quotidien les principes de sécurité, de dignité, d’intimité, (...)
N° 792 | Le 6 avril 2006 | Jacques Trémintin

Travailler avec les quartiers en difficulté
Pour travailler au sein des quartiers en difficulté, la seule bonne volonté ne suffit pas. Toutes les formes d’intervention peuvent être menées conjointement non seulement en complémentarité mais aussi en synergie. Mais s’il en est une qui semble pour l’auteure particulièrement adaptée à ce type de situation, c’est bien celle du travail collectif qui regroupe le travail avec les groupes (petites unités) et le travail communautaire (sur l’ensemble d’un quartier, voire d’une ville). La culture (...)
N° 792 | Le 6 avril 2006 | Jacques Trémintin

Quand les banlieues brûlent. Retour sur les émeutes de novembre 2005
Les émeutes qui ont commencé en novembre 2005 à Aulnay-sous-Bois puis qui se sont étendues en quelques jours à l’ensemble de la région parisienne avant de se généraliser à tout le territoire national, ont explosé tous les records de durée (trois semaines), d’étendue géographique (280 communes concernées), de dégâts matériels (10 000 voitures et 30 000 poubelles brûlées…), de coût financier (évalué à 200 millions d’euros dont 20 % pour les particuliers et 80 % pour les collectivités), de mobilisation policière (11 (...)
N° 791 | Le 30 mars 2006 | Jacques Trémintin

Questions de distance dans la relation éducative
Voilà un petit ouvrage tout à fait intéressant qui pose en termes clairs la question de la proximité relationnelle. Notre profession a cru un moment qu’elle allait pouvoir éviter le risque d’envahissement fusionnel réciproque que représente la trop grande proximité avec l’enfant, en essayant de chasser toute subjectivité et de privilégier une écoute non impliquée. Mais, qu’on le veuille ou non, la relation éducative provoque des sentiments complexes. D’abord du fait de l’institution qui, de par l’étayage (...)
N° 791 | Le 30 mars 2006 | Jacques Trémintin

De l’écriture aux écrits professionnels
Notre civilisation nous a habitués à juger l’écriture comme le principal moyen de validation de la réalité : l’écrit est considéré comme la plus objective et la plus universelle des formes de légitimation. Tout naturellement, les professionnels du social se sont toujours trouvés confrontés à un devoir d’écriture, avec un fort paradoxe : cette demande de formalisation de leur action se heurte à la nature même de leur tâche qui est le plus souvent accomplie d’une manière informelle, s’apparentant plus à du (...)
N° 790 | Le 23 mars 2006 | Jacques Trémintin

Entre les murs
On ne se représente pas toujours très bien le quotidien d’une classe de collège dans ce qu’il peut avoir tant de prometteur que d’affligeant. Le roman de François Begaudeau a la profonde honnêteté de « montrer comment c’est, comment ça se passe, comment ça marche, comment ça ne marche pas ». Ce qui frappe au premier abord, c’est bien le profond décalage qui sépare les détenteurs du savoir, de leurs élèves. Bien sûr, il y a ces collégiens qui s’enflamment et s’énervent d’un seul coup, répondant avec insolence (...)
N° 790 | Le 23 mars 2006 | Jacques Trémintin

Au-delà du Noir et du Blanc
L’auteur de Je suis Noir et je n’aime pas le manioc (lire la critique) persiste et signe dans ce nouvel ouvrage qui, en répondant au passage à certains de ses détracteurs, approfondit sa pensée : « Il y a simultanément à l’œuvre dans les sociétés humaines des forces travaillant dans des directions opposées : les unes tendant au maintien et même à l’accentuation des particularismes, les autres agissant dans le sens de la convergence et de l’affinité » (p. 135). L’auteur s’engage clairement du côté de ce qui (...)
N° 789 | Le 16 mars 2006 | Katia Rouff

Clocheman
« Vous avez tort de juger sans savoir, et votre jugement, votre regard, ce sont eux plus que tout qui condamnent à rester dans la rue », écrit Jean-Paul Fantou. Il a choisi le « nom de guerre » Clocheman pour porter la voix des personnes sans-abri. Son livre témoigne d’une descente aux enfers mêlée à un combat incessant pour s’en sortir. D’abord une enfance très difficile — coups et humiliations, séjours à l’Assistance publique — puis les premiers boulots, la rencontre avec la drogue et la prison. Malgré (...)
N° 789 | Le 16 mars 2006 | Jacques Trémintin

L’adoption. D’une fracture à une renaissance
Derrière l’image idyllique d’un enfant sans famille accueilli dans une famille sans enfants, l’adoption implique tout un remaniement psychique. On ne mesure pas suffisamment ce que peut représenter, à l’aube de l’existence, l’une des plus grandes détresses qu’on puisse connaître : l’abandon. C’est un lent et difficile travail d’intégration que doit assumer l’enfant qui, au terme d’un long cheminement affectif, cherche à se réconcilier avec son existence fracturée. L’adoption internationale comporte des (...)
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