Dossiers

Déjà révisée une quarantaine de fois, l’ordonnance du 2 février 1945 est soumise à une nouvelle réforme. La ministre de la Justice a décidé d’agir par ordonnances, sans consulter les praticiens qui travaillent au quotidien avec les adolescents concernés. Genèse, actualité et devenir de cet acte historique fondateur de la politique pénale contemporaine.

Pour les adeptes d’une plus grande répression comme pour les autres, les centres éducatifs renforcés (CER) coûtent trop cher. Pourtant, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) celui de l’association Sillage embarque avec succès des jeunes délinquants sur ses bateaux depuis 20 ans.

Observateur vigilant de l’évolution de la justice des mineurs, Jean-Pierre Rosenczveig nous livre son point de vue sur les projets de réforme en cours.

Le bénévolat se développe en protection de l’enfance. Le mouvement historique de professionnalisation du secteur a pu faire oublier ses racines plongées dans le bénévolat. Sa résurgence actuelle est-elle un retour aux sources ou un appui opportun dans un contexte d’austérité ?

Le parrainage socioprofessionnel apparaît comme une solution pour soutenir la sortie de l’ASE et le passage à l’âge adulte.

Evangeline Masson Diez mène une recherche sur l’hébergement privé de jeunes isolés étrangers. Un ultra bénévolat ?

La solitude frappe plus fort à un âge avancé. L’entrée dans un Ehpad ne la rompt pas toujours et le maintien à domicile peut rapidement prendre la forme d’un isolement total. Dans ce contexte, les projets d’habitats intergénérationnels pourraient-ils ouvrir une troisième voie ?

À Brest, trois étudiants ont été sélectionnés pour intégrer Louise et compagnie, une colocation attenante à un Ehpad. En échange d’un loyer défiant toute concurrence, ils sont présents quelques heures par semaine auprès des résidents.

Depuis les années 2010, le nombre de résidences intergénérationnelles explose. Elles marquent l’arrivée de nouveaux acteurs auprès de personnes âgées, un terrain historiquement occupé par les professionnels du secteur médico-social.

Le mouvement des gilets jaunes le révèle sur les ronds-points, la précarité et la misère ne sont pas moins dures à la campagne. Moins visibles, les maux des territoires ruraux se vivent dans l’isolement géographique, mais se nourrissent surtout de l’abandon des pouvoirs publics. Les travailleurs sociaux restent parmi les derniers représentants d’un État, de moins en moins, providence.

Les groupes ressources de la Maison des adolescents (MDA) de Nantes font partie de ces lieux où s’invente un travail en réseau. Rencontre avec des membres de celui de Châteaubriant-Derval, au nord de la Loire-Atlantique, l’un des territoires les plus ruraux du département.

Agnès Roche a accompagné pendant trois étés des assistantes sociales polyvalentes du département et de la Mutualité sociale agricole dans le Puy-de-Dôme (1). Elle nous fait part de ses constats.

De moins en moins fréquentées, les colonies de vacances ne jouent plus la carte de la mixité sociale. Elles deviennent un produit. Pour éviter que le secteur du tourisme ne les dévore, la résistance s’organise.

La Maison de Courcelles à Saint-Loup-sur-Aujon (Haute-Marne) souffle ses quarante bougies. La liberté de l’enfant et les mixités constituent les points essentiels de sa philosophie.

Dans un rapport remis en 2016 au ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, un groupe de neuf chercheurs pointe l’absence de mixité sociale dans les colos.

Manque d’accessibilité, de formation des médecins, précarité financière… Autant d’obstacles qui retardent les soins des personnes en situation de handicap moteur, voire les amènent à y renoncer.

En Île-de-France, un réseau de télémédecine propose des consultations neuropédiatriques pluridisciplinaires aux parents d’enfants polyhandicapés, améliorant ainsi la régularité et la qualité du parcours de soins.

Comment expliquer que les personnes handicapées
aient autant de difficultés dans l’accès aux soins ? Pourquoi
la société ne leur porte-t-elle pas suffisamment d’attention ?
Le handicap fait-il peur ? Éclairage d’un philosophe.

Après une phase expérimentale, le principe du Logement d’abord devrait s’étendre à l’ensemble du territoire français et concerner toute personne sans abri. La volonté gouvernementale affichée se heurte cependant à des freins. Si les équipes de travailleurs médicosociaux s’adaptent volontiers à la pratique de la visite à domicile, le parc locatif social et privé ne suffit toujours pas à répondre aux besoins.

Début décembre, Éva et sa fille de 15 mois se retrouvent à la rue.
Assistante sociale à Nouvelle Aube, association qui accompagne des jeunes vivant à la rue, en squat ou en abri, Mireille Dubois entame alors une course contre la montre pour leur trouver un toit.

René Dutrey a observé, pendant huit mois, la mise en place du Logement d’abord dans quatorze territoires sélectionnés lors de l’appel à manifestation d’intérêt.

Le logement, l’architecture, l’habitat et plus largement l’aménagement urbain peuvent être de précieux outils au service de l’action sociale et de l’insertion. Comme en témoignent les expériences présentées dans ce dossier.

Dans la Loire, six familles issues de la communauté «  gens du voyage  » ont conçu et réalisé un projet d’habitat adapté à leurs usages, accompagnées par l’association Soliha dans une démarche participative.

L’association PEROU – Pôle d’exploration des ressources urbaines – intervient sur demande auprès de populations mal logées, personnes exilées, sans abri ou habitants de bidonvilles, sous forme d’ateliers et de résidence.

Lauréat du concours «  Réinventer Paris  », le projet «  la ferme du rail  » réunira un CHRS, une activité de production agricole et d’insertion et un restaurant ouvert au public.

La municipalité de Gennevilliers a aménagé des parcelles de jardin et un lieu ressource sur l’écologie pour amener lien social et mixité au cœur d’un quartier prioritaire. Pari réussi.

Offrir un jouet à un enfant est un acte éducatif. À l’approche de Noël, comment échapper à la société consumériste, avec ses catalogues de jouets bleus et roses des grandes enseignes, qui transforme les jouets en supports marketing ? Mais à quoi sert le jeu ? Jouer est-il utile au développement
de l’enfant ? Donne-t-il du sens aux pratiques professionnelles ?

Des séances de jeu comme approche thérapeutique non médicamenteuse se développent dans les établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes (EHPAD). Dans un cadre ludique et adapté, le jeu diminue les troubles du comportement et améliore le bien-être des résidents atteints d’Alzheimer.

Le jeu, libre, est fondamentalement éducatif. Temps exutoire, moyen d’expression, Anne-Sophie Casal explore cet espace de liberté, à préserver.

Nicolas Duvoux estime que le plan pauvreté comporte des mesures originales ; mais il doute de leur capacité à infléchir positivement la situation des personnes concernées.

Si la ville communiste affiche une longueur d’avance sur les mesures annoncées le 13 septembre, cette politique volontariste en matière d’action sociale ne lui permet pas d’endiguer la pauvreté sur son territoire.

Après avoir repoussé sa présentation à deux reprises, c’est le 13 septembre qu’Emmanuel Macron a dévoilé le contenu du plan pauvreté. Si les associations de solidarité reconnaissent une meilleure prise en compte des problématiques sociales, elles pointent aussi des lacunes, des contradictions et s’inquiètent d’un manque de cohérence globale.