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par Ingrid Romane

Mes premiers mots ici… Autant poser le décor, s’ancrer sans plus tarder dans la réalité d’une éducatrice de foyer particulièrement sensible aux turbulences ambiantes.
Cette fin d’année fut à l’image des mois passés, teintée de covid et de confinements.
Entre stupeur à l’annonce d’une nouvelle vague intramuros ; angoisse à la perspective de l’enfermement à venir ; banalisation face à la rengaine incessante et mobilisation pour pallier encore les difficultés imposées, l’année s’est terminée comme elle a commencé.
Les petits nez sont encore mis à rude épreuve pour ces « petitous » de deux à quatorze ans. La tension est palpable pour les éducs’ pris encore au dépourvu dans cette tempête qu’on espérait loin de nous. Il faut donc à nouveau s’organiser avec ces éléments toujours si contraignants.
On ne savait pas, en Mars 2020, à quel point « cet exceptionnel » allait devenir notre routine ordinaire. Aujourd’hui encore… Aux crises quotidiennes, aux problématiques habituelles, aux rebondissements incessants se rajoutent davantage de pleurs, de terreurs nocturnes, de somatisation, de questions sans réponses.
Comment rassurer ces enfants quand, même nous, adultes, naviguons à vue dans ces méandres inhabituels ?
Avec le temps cette situation s’est entérinée … Nos journées sont rythmées par les appels des écoles qui ne cessent de nous signaler des « positifs » avec obligation de retour à domicile pour l’enfant cas contact. Ce contact… cœur de notre métier, devient ce redouté vecteur de confinement.
Quelle continuité dans la scolarité ? Quel rituel sécurisant construire ? Quelles réponses amener ? Quelle organisation mettre en place ?
System D… Le fameux, que nous, éducs’, ne connaissons que trop !
On se raccroche aux directives surprenantes, on applique et on compose.
Et, hier encore, le téléphone retentit, en cette veille de vacances de Noël, pour nous avertir que le positif est revenu.
Nouveau désordre dans ce foyer si tourmenté,
En ces prémices de fêtes tant espérées.
Cette année fut un Noël « covidé », confiné,
Pour ces enfants déjà très éloignés,
De cette normalité pourtant si miroitée…

Je nous souhaite à tous, pour finir, une bonne année bien sûr ! Qu’elle commence mieux que ce qu’elle n’a fini.