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Décrochage scolaire : le profil des volontaires à l’Epide

Se lever aux aurores pour chanter la Marseillaise au garde à vous devant le drapeau français, porter un uniforme, faire du sport et se remettre à niveau sur les savoirs de base : quand un jeune entre en Établissement d’insertion pour l’emploi (Epide), il s’engage à suivre les règles d’un modèle calqué sur l’armée. Encadrés par d’anciens militaires et des travailleurs sociaux, ces anciens Établissements publics d’insertion de la Défense se veulent des internats de la deuxième chance. Qui sont les volontaires de ce dispositif d’insertion professionnelle au modèle militaire ? Des primo-décrocheurs, selon l’étude présentée récemment par l’Epide et menée auprès de 1044 jeunes entre septembre 2016 et janvier 2017.

Un cadre sécurisant

65% des recrues vivent au sein d’une famille monoparentale, 21% ont été placées en foyer ou en famille d’accueil. Trois sur quatre (74%) se déclarent NEET, soit sans emploi, sans diplôme et sans formation, contre 15% pour les 15-25 ans en France. Près d’un tiers ont quitté l’école à 16 ans, 85% avant 19 ans et leur taux de chômage est quatre fois supérieur à celui des 15-29 ans. « Cette étude nous éclaire de façon détaillée sur les difficultés multiples qu’ils rencontrent et qu’il leur faut dépasser ou résoudre pour réussir leur insertion professionnelle, commente Nathalie Hanet, directrice générale de l’EPIDE. Notre prise en charge à la fois globale et individualisée leur offre un cadre sécurisant dans lequel ils peuvent se reconstruire ».

Intégration dans l’environnement

Implantés dans 15 régions, les 19 centres comptent 2715 places, avec des contrats de 8 mois renouvelables. La moitié des jeunes en sortent avec un emploi ou une formation. « Généralement nous privilégions l’intégration des jeunes dans leur environnement, mais l’Epide peut être une réponse à un moment du parcours, un peu comme le service militaire volontaire, estime Serge Kroichvili, délégué général de l’Union nationale des missions locales. Cela reste une solution très territorialisée : nous avons un million de suivis, et il y a 3500 places par an en Epide. Et même si nous recevons des primo décrocheurs, peu ont une appétence pour le modèle d’organisation militaire ».