Critiques de livres (accès libre)
N° 964 | Le 11 mars 2010 | Jacques Trémintin

Écrire la vie
Helen Epstein publie Le traumatisme en héritage en 2005, explorant la transmission empoisonnée des non-dits de la génération victime de la déportation. Certes, ces enclos de silence leur ont servi de protection contre l’horreur, la honte ou la culpabilité face à l’indicible de leur vécu. Mais ces blessures restées tapies au plus profond d’eux-mêmes y sont demeurées comme autant de plaies toujours ouvertes, pesant ensuite sur leurs enfants. Dans ce recueil de texte, racontant les conditions de rédaction (...)
N° 964 | Le 11 mars 2010 | Jacques Trémintin

Je viens de toutes mes enfances
Émouvants parfois, hilarants souvent, sensibles toujours, les souvenirs d’enfance, que nous livre ici Jacques Salomé, ne se limitent pourtant pas à un simple retour nostalgique sur les débuts d’une vie. Fidèle à la soixantaine d’ouvrages qu’il a déjà publiés, le célèbre psychosociologue applique les axiomes qu’il n’a cessé de démontrer tout au long de sa carrière. Persuadé que notre devenir d’adulte plonge ses racines au plus profond de nos premières années d’existence, il nous invite à rechercher dans nos (...)
N° 963 | Le 4 mars 2010 | Jacques Trémintin

Homo-Ghetto. Gays et lesbiennes dans les cités : les clandestins de la République
Le statut de l’homosexualité dans les cités renvoie à deux réalités contradictoires. Il y a d’un côté une orientation sexuelle qui, pour faire encore l’objet d’une répression implacable dans nombre de pays, a connu en France une reconnaissance certaine. Cette évolution est récente. Une ordonnance prise en 1945 sanctionnait tout acte impudique commis par deux mineurs de moins de 21 ans du même sexe. Le préfet de police de Paris n’hésita pas, en 1949, à interdire aux hommes de danser ensemble. Depuis le (...)
N° 963 | Le 4 mars 2010 | Jacques Trémintin

La cité au travail. L’insertion des jeunes de « banlieue » d’origine maghrébine
Les clichés les plus éculés collent à la banlieue. Les jeunes y seraient tous en échec scolaire, au chômage et délinquants. Ceux qui s’en sortent sont considérés comme des héros. Ces jeunes caricaturés ainsi n’existent pas : ils sont surtout le reflet de nos fantasmes. Tout l’intérêt de l’ouvrage de Jacques Chavanes est justement de rétablir la réalité, en s’appuyant pour cela sur des études statistiques et des enquêtes de terrain. Si un tiers de la population jeune des quartiers reste éloigné du marché du (...)
N° 962 | Le 25 février 2010 | Jacques Trémintin

La fille dévastée
Notre société ne tolère guère que l’on ne se sente pas capable de faire face à son enfant. Tout est mis en œuvre pour favoriser, encourager et aider à la parentalité. Mais il n’y a que deux postures possibles : être un bon ou un mauvais parent. Cette forte pression morale interdit d’avouer, et de s’avouer, qu’on ne peut apporter ce dont un enfant a besoin pour vivre et qu’il serait bien mieux de passer le relais. Même l’abandon est considéré comme un geste d’amour. On est bien loin d’avoir reconnu, (...)
N° 962 | Le 25 février 2010 | Jacques Trémintin

Le corps dans le langage des adolescents
Notre corps est une source d’informations multiples dans notre rapport au monde. Le plus souvent, les codes culturels que nous partageons nous permettent une compréhension immédiate des signes que notre corps arbore. Il existe toute une grammaire favorisant l’interprétation de nos différentes postures, chaque geste ou indice visuel pouvant être compris comme interdiction, ouverture, désir, admiration ou répulsion… Pourtant, il arrive qu’apparaisse une dissonance cognitive entre le langage corporel et (...)
N° 962 | Le 25 février 2010 | Jacques Trémintin

L’adolescence scarifiée
Paradoxe étonnant : notre société pacifiée, qui prétend éradiquer toute forme de violence, voit augmenter, d’année en année, le nombre de ses adolescents qui retournent cette violence contre eux-mêmes en se scarifiant. Plusieurs raisons à cette contradiction. Première piste, la crise de la notion de limite qui est concomitante à la volonté devenue commune de s’affranchir de toute entrave. Le corps social ne fournissant plus de balises à la quête des adolescents, ceux-ci investissent leur peau, pour (...)
N° 961 | Le 18 février 2010 | Jacques Trémintin

Les stratégies absurdes. Comment faire pire en croyant faire mieux
Depuis trente ans, la nouvelle doxa managériale prétend avoir trouvé la manière d’améliorer la réussite des agents économiques, tout autant que celle des administrations. La motivation principale de l’activité humaine tiendrait tout entière dans l’intérêt individuel concrétisé par l’appât du gain ou, le contraire, la peur de perdre des sources de revenus. Il suffirait donc d’organiser toute une série d’incitations financières corrélées à des indicateurs d’efficacité à respecter. La réalité est bien plus (...)
N° 961 | Le 18 février 2010 | Jacques Trémintin

Suicide au travail : que faire ?
Comment peut-on comprendre l’augmentation récente du nombre de suicides sur le lieu même du travail ? L’analyse que nous proposent ici Christophe Dejours et Florence Bègue s’avère particulièrement fertile. Leur premier constat est banal : la souffrance du salarié n’est pas chose récente. Mais, longtemps, elle ne s’exprima pas sur le lieu d’activité où chacun avait à cœur de montrer publiquement son courage, sa force et son indestructibilité. L’éthos professionnel voulait qu’on n’étale pas ses difficultés (...)
N° 960 | Le 11 février 2010 | Pierre Baudain

Rencontrer l’autiste et le psychotique
François Hébert est formateur en école d’éducateurs. Docteur en linguistique, formé à l’écoute rogérienne et aux ateliers d’écritures d’Élisabeth Bing, il nous fait partager sa pratique de terrain auprès des personnes autistes et psychotiques. Ce livre est donc le fruit de nombreuses années de recherches et de pratiques pour un accompagnement spécifique auprès d’un public qui questionne, dont les messages sont souvent codés et énigmatiques. Comment s’adapter à ces personnes ? François Hébert part du principe (...)
N° 960 | Le 11 février 2010 | Jacques Trémintin

Le handicap par ceux qui le vivent
N’y a-t-il pas une certaine imposture à parler au nom des personnes porteuses de handicap, en ignorant leur capacité et leur compétence à le faire elles-mêmes ? Même si la condition pour comprendre la pauvreté, la toxicomanie ou la prostitution ne réside pas dans le fait de les avoir éprouvées, le témoignage de ceux qui vivent ces situations ne peut être écarté. Il en va de même pour celles et ceux qui sont confrontés à la réalité quotidienne du handicap : ils sont détenteurs d’un savoir et d’une expertise (...)
N° 960 | Le 11 février 2010 | Jacques Trémintin

Au nom de la fragilité
Ils sont trente à avoir répondu favorablement à la sollicitation de Charles Gardou qui leur a demandé d’écrire sur le handicap. Ce ne sont pas des spécialistes : ils ne sont ni psychologues, ni éducateurs. Certains ont parfois côtoyé le handicap dans l’intimité de leur vie de famille. Pour d’autres, il s’agit d’un exercice de pure création. Ces écrivains qui nous proposent ici leurs nouvelles, leurs récits ou leurs poèmes ont tous un palmarès non négligeable de publications derrière eux. On trouve même des (...)
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