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ACTU Soutien-Sauve un documentaliste, abonne-toi à Lien Social

Un grand merci de la part de toute l’équipe à un documentaliste de l’Afertes. Son message, glané sur Facebook, a renforcé notre envie de nous battre, d’ailleurs nous préparons un numéro spécial intitulé "Le travail social est un sport de combat" pour cet été. Sortie le 27 juin.

Lien Social et moi

Je suis documentaliste dans un centre de formation en travail social depuis 25 ans. Un métier dont je ne connaissais rien, comme le secteur dans lequel il se situait. J’étais Candide, j’avais tout à apprendre, à connaitre. Difficile cependant de le faire sans un tuteur. J’ai eu ma cheffe qui m’a donné les clés du professionnalisme, et j’ai eu Lien social qui m’a appris le secteur social.

Chaque jour nous recevons des revues auxquelles nous sommes abonnés. Une partie de notre travail consiste à mettre des tampons et des codes-barres dessus. A l’époque, un magazine arrivait chaque semaine sur mon bureau, et j’étais impatient de l’ouvrir. Il était coloré et il y avait des dessins, des caricatures, des blagues… Rien à voir avec Les cahiers de l’Actif avec toutes ces pages remplies de mots. Au lieu de faire mon travail de suite (tamponner et coller), je prenais plaisir à le parcourir. Oh, pas les textes, mais les images. Cela me faisait rire (j’étais alors jeune, con et rebelle).

Des dessins, des caricature, des blagues

Je redoutais les périodes de Noël et de vacances d’été, car je savais que Lien social prenait aussi ses congés, et que mon seul plaisir hebdomadaire s’envolait. C’est l’humour qui m’a formé au travail social.
25 ans plus tard, rien à changer, je tamponne toujours et colle des codes-barres, et j’attends toujours impatiemment mon Lien social, tous les 15 jours désormais. Et je parcours toujours en premier les dessins… J’ai moins de cheveux, le ventre qui bedonne, mais mon Lien social est toujours dans sa jeunesse : de l’humour, de la fougue, de l’irrévérence. Seule différence, c’est que je lis désormais aussi les articles. Pas tous non, j’ai un travail (tamponner et coller), mais ceux dont la problématique m’intéresse, ou l’auteur…

Je lis aussi les articles

Sur nos 150 revues en abonnement (papier et numérique), c’est elle ma préférée. Oui je sais qu’il ne faut pas avoir de préférence, qu’il faut avoir de la distance, mais cette revue m’a appris que le travail social n’était pas quelque chose que l’on pouvait graver dans le marbre, avec ses règles d’airain. Lien social est aussi indépendante, car c’est important l’autonomie, d’avoir son libre arbitre, de pouvoir faire des choix, parfois briser des tabous, de publier ce que l’on veut. Fainéant de nature, elle m’aide aussi dans mon travail, car je ne fais pas que tamponner et coller, je me diversifie – parfois - en faisant de la veille (lire des trucs). Il parait que toi aussi travailleur social tu dois en faire. Lien social est une de mes sources, elle m’indique un site, une vidéo, un livre, une loi, une initiative et moi je transmets à d’autres. C’est un cercle vertueux.

Un cercle vertueux

Et j’apprends que Lien social peut disparaitre ! Qu’en sera-t-il de mon cercle vertueux, qu’en sera-t-il de mon plaisir bimensuel ? Que vais-je mettre sur mes étagères ? Car cela se réduit au fil des ans comme peau de chagrin les revues papier. Il y a bien entendu le numérique, mais la majorité de mes stagiaires préfèrent encore le papier, prendre une revue, se poser 5 minutes à parcourir les articles. Et internet, c’est froid, il faut bien les refroidir tous ses data center. Et mes yeux, vous y pensez à mes yeux ? Car je vieillis et je passe déjà 50% de mon temps derrière l’écran.
Et que vais-je recommander à toutes les personnes qui veulent découvrir le métier, la formation ? Je la conseillais toujours, car elle est facile d’accès, il y a des images, des blagues…

Facile d’accès

Et si j’ai envie d’écrire un article pour parler de mon travail, à qui je vais le fourguer ? C’est cela aussi qui est bien dans Lien social, à part les images, les blagues, c’est que tu peux y écrire ton quotidien, tes peines, tes enthousiasmes. Tu peux le faire sérieusement, ou avec de l’ironie. C’est important de prendre du recul en réfléchissant sur sa pratique, et de la faire partager, car ce qui te sert à toi servira sûrement à d’autres.

Tout seul, je ne peux rien contre la disparition de Lien social, mais en nous y mettant tous un peu, selon nos moyens, nous pouvons peut-être créer un avenir où Lien social existera encore. Si tu es un établissement, c’est 150€/an, une broutille. Et pour toi stagiaire, c’est 50€/an. C’est une somme certes à l’heure où la précarité étudiante fait parler d’elle. Alors peut-être que tu peux acheter leur numéro de soutien qui est à 10€ ? Un petit geste pour un grand magazine.

Alors sauve un documentaliste, abonne-toi à Lien social !