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■ ACTU - Déficit annoncé dans le secteur du grand âge

« L’AD-PA soutiendra tous les directeurs qui assumeront, en responsabilité, de présenter des déficits pour éviter des réductions de personnels. » Publié le 6 juin jour de mobilisation contre la réforme des retraites, cet étrange communiqué de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) révèle l’ampleur de la rupture entre le secteur et l’exécutif.



D’après l’AD-PA depuis la création de la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, alimentée par le travail du lundi de pentecôte, plus de 20 milliards d’euros ont été détournés par l’État au détriment des personnes âgées. ©Armandine Penat

Visiblement déçue d’attendre une réelle politique « pour bâtir la société du bien vieillir », l’association de patrons de services d’aide à domicile et d’établissements pour personnes âgées dénonce des décisions à rebours des discours.

Réduction des effectifs

« Les pouvoirs publics organisent depuis plusieurs mois une réduction des effectifs et programme des fermetures d’établissements et services. » Sujet de la fronde quelques jours après un post sur twitter saluant la venue de Madame Macron au stand de l’AD-PA du salon Santexpo ? Des arbitrages budgétaires.

« Tout d’abord, par une instruction budgétaire en dessous de tout, qui prévoit des revalorisations à 2 % dans un contexte inflationniste à plus de 5 %. Puis, une réforme de la tarification des services de soins infirmiers prévoyant la réduction du budget de centaines de services s’ils ne sont pas en capacité de répondre à des objectifs de rentabilité. Ou encore, au travers de taux de revalorisation des tarifs départementaux souvent inférieurs de moitié à la réalité de l’évolution des coûts. »

Après avoir injecté 1,35 milliards d’euros pour sauver Orpéa, l’État impose des restrictions budgétaires avec une logique de rentabilité qui a fait ses preuves en terme de maltraitance chez le leader français des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes à but lucratif.

L’État ne peut pas se contenter de communication et de poudre de perlimpinpin pour calmer un secteur au bord de l’implosion qui prévoit déjà un « été sous haute tension ».

Myriam Léon

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