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« Cette crise sanitaire est venue amplifier les difficultés des structures sociales et médico-sociales causées par les politiques néolibérales menées, depuis de nombreuses années, par les différents gouvernements », avancent plusieurs collectifs de travailleurs sociaux qui proposent, demain soir, jeudi 23 avril, un meeting dématérialisé du travail social en lutte, à suivre en direct sur Facebook Live.

Des professionnels de la pédopsychiatrie, de l’hébergement, de l’insertion et des étudiants apporteront leurs témoignages. Leur mot d’ordre : « plus jamais ça » vise à préparer l’après confinement. Ce meeting est dans la lignée des quatrièmes rencontres nationales du travail social qui auraient dû se tenir en mars dernier et avaient finalement été remplacées par une réunion en ligne. Un appel avait notamment exigé « une priorité absolue pour l’éducatif », nécessité renforcée face à l’angoisse engendrée par les mesures de confinement. Des moyens de protection immédiats, une mise à l’abri adaptée au regard des risques sanitaires….

Colère

Ces constats rejoignent les alertes répétées depuis le début du confinement par le groupement toulousain pour la défense du travail social sur l’absence de réponse apportée aux personnes à la rue. « Il nous est plus difficile de continuer à faire notre travail car les gens sont à cran. Ils ont faim, froid, sont fatigués et en colère qu’il n’y ait aucune solution pour eux. Comme il n’y a plus qu’eux, les policiers et nous dehors, ils nous repèrent très vite, témoigne un travailleur social. Forcément leur colère se retourne contre nous car nous sommes là mais sans pouvoir vraiment les aider et notre sécurité est menacée. Nous avons été obligés d’aménager nos horaires et notre manière de travailler à cause de cela ».

Le groupement exige que toute personne appelant le 115 soit hébergée dans des lieux respectant les règles sanitaires en vigueur. Le 11 avril, la préfecture de Haute-Garonne s’était décidée à fermer un gymnase après que dix personnes hébergées aient été testées positives au Covid 19. Les travailleurs sociaux sont les oubliés de cette crise, rappelle dans une tribune publiée le 21 avril dans le journal LibérationVanessa Julien, psychologue clinicienne à la protection judiciaire de la jeunesse et psychanalyste.

Au ban

Elle rappelle que « l’étymologie du mot « confinement », si elle renvoie à la question de la « limite », n’est pas sans résonner justement sur la place des marginaux sur les bords de nos sociétés. Les professionnels qui font le choix de travailler auprès d’eux sont aussi touchés par cette mise au ban ». Ces professionnels qui, selon elle, devraient être mieux reconnus, poursuivent aujourd’hui leur travail « sans masques, sans tests, et sans possible distanciation sociale ».