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Un chèque numérique, réponse à la fracture du même nom

Après le chèque cadeau ou le chèque restaurant, voici le chèque numérique. Son lancement pour la fin du premier trimestre 2017 a été annoncé par la future-ex-secrétaire d’État au numérique Axelle Lemaire. Testé à Bordeaux depuis 3 mois, à l’initiative de la coopérative d’innovation sociale et numérique Médias-Cité, ce chèque numérique vise à permettre aux personnes qui ne maîtrisent pas les usages du net de se former. Il y a urgence : la dématérialisation des services publics qui s’impose à marche forcée laisse de côté environ 20% de la population.

Chèque de 10 euros

Le chèque numérique girondin, dénommé Aptic, affiche une belle ambition. Lever des freins à l’emploi, lutter contre l’exclusion numérique, améliorer la maîtrise des usages pour les citoyens et les organisations, consolider un secteur économique… Concrètement, le fonctionnement de ces chèques d’un montant de 10 euros induit que des commanditaires (collectivités, établissements publics, clubs d’entreprises, fondations) achètent des carnets et les distribuent aux bénéficiaires de leur choix. Ceux-ci pourront accéder à des formations dans des espaces d’acquisition de compétences, comme des médiathèques ou des maisons de service public.

Mission de service public

« La lutte contre la fracture numérique devrait être une mission de service public, reconnait Gérald Elbaz directeur de Médias-Cité. Nous avons cherché à convaincre l’État d’investir un pourcentage des économies réalisées grâce à la dématérialisation dans ces chèques, mais ce n’est pas le choix qui a été fait. Il reste donc à convaincre des commanditaires dans le public et dans le privé pour répondre aux besoins de nos publics. » Voilà donc un outil payant qui doit accompagner des démarches obligatoires (l’inscription à Pôle Emploi est désormais dématérialisée à 100%). Au-delà du doute sur son utilité pour le public le plus éloigné des usages, de l’aspect bien tardif de cette mesure d’accompagnement aux usages, son financement pose question, car il n’est pas encore clairement défini.