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📝 Tribulations d’une assistante sociale de rue ‱ Disciple


L’assistante sociale que je suis ne serait pas la professionnelle qu’elle est aujourd’hui sans les diffĂ©rentes figures qu’elle a rencontrĂ©es au cours de son cheminement professionnel.
En effet, il y a celles qui nous forment Ă  un mĂ©tier et nous enseignent la thĂ©orie, base inĂ©luctable Ă  tout apprentissage. Éveline, je me souviens encore de ta patience, de ton soutien et de tes encouragements, me confortant dans la poursuite de mes Ă©tudes.
En parallĂšle, il y a celles qui nous initient, qui accompagnent nos premiers pas sur le terrain, quand nous ne ressemblons qu’à des brebis Ă©garĂ©es porteuses de reprĂ©sentations si lourdes que nos sabots s’enlisent. Amandine et SĂ©bastien, vous ĂȘtes les premiers Ă  avoir su remettre en question tant de certitudes chez moi. Cette remise en question n’est autre que la fondation d’un positionnement professionnel. Vous m’avez Ă©galement appris l’humilitĂ©, qualitĂ© qui me semble primordiale Ă  l’exercice de nos mĂ©tiers.
Ensuite, il y a celles qui nous apprennent les fondements de la profession et nous positionnent, pour la premiĂšre fois, en « presque » professionnels. Pierre, nos multiples Ă©changes, nos rĂ©flexions et nos conversations – qui ne trouvent presque jamais de fin – ont forgĂ© ma vision du travail social ainsi qu’une Ă©thique qui m’est propre.
Une fois diplĂŽmĂ©s, nous nous pensons aptes au travail et compĂ©tents dans l’immĂ©diatetĂ©. Pourtant – et nous nous en apercevons bien plus tard –, nos annĂ©es de formation, tout comme le diplĂŽme, ne sont que le socle du professionnel que nous deviendrons, professionnel qui fera de nouvelles rencontres qui dĂ©noteront.
Alors, il y a celles qui accueillent nos premiers pas de diplĂŽmĂ©s, qui nous recrutent et qui, ainsi, nous donnent notre chance. Jean-Pierre, tu es le premier Ă  avoir acceptĂ© de nous supporter, moi et mon caractĂšre de cochon. Tu as su me laisser m’exprimer pour que je comprenne mieux oĂč se situe ma place dans ce marasme politique.
Puis, il y a celles qui croient en nous. CĂ©line, pour cela, tu as Ă©tĂ© la meilleure ! Ta reconnaissance m’a laissĂ©e admettre que je pouvais ĂȘtre compĂ©tente.
Enfin, il y a celles qui nous rĂ©vĂšlent. Juliana, je ne te remercierai jamais assez pour m’avoir embauchĂ©e dans ton Ă©quipe sur une mission expĂ©rimentale, oĂč l’assistante sociale n’avait jamais eu sa place et oĂč, malgrĂ© toutes les batailles que j’ai dĂ» mener, je n’ai jamais Ă©tĂ© aussi certaine du fait que mon mĂ©tier me passionne – mĂȘme parfois trop ! –.
Éveline, Amandine, SĂ©bastien, Pierre, Jean-Pierre, CĂ©line et Juliana – passionnĂ©s que vous ĂȘtes ! –, vous ĂȘtes ceux qui ont renforcĂ© mon envie de devenir et de rester assistante sociale. Votre souvenir et/ou vos enseignements m’accompagnent quotidiennement sur mon lieu de travail.
Le disciple que j’ai Ă©tĂ© et que je suis encore, espĂšre, un jour, ĂȘtre une de ces figures marquantes, et surtout, crois toujours en la transmission d’une envie, d’une vision et d’une passion de ce mĂ©tier qui tend Ă  s’appauvrir en termes de nouveaux apprentis.