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« I am a migrant : histoires de migration, portraits de Parisiens »

Afghan, Sénégalais, Roumain, Iranien, Américain, Grec, Algérien… Ils sont tous Parisiens. Jusqu’au 16 janvier, leurs portraits réalisés par le photographe Roméo Balancourt sont exposés sur les grilles de la tour Saint-Jacques. En partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), la ville de Paris a tenu à organiser cette exposition à l’occasion de la Journée internationale des migrants du 18 décembre. Une série de visages pour rendre hommage aux migrants et aux réfugiés, et valoriser leur contribution au sein des villes qui les accueillent, qu’ils soient plombier ou médecin, agent d’entretien ou réalisateur.

Devoir d’hospitalité

Des récits personnels accompagnent chaque cliché, retraçant les parcours et les réflexions de chacun. Bien accueillie parce qu’elle est Brésilienne, Raquel tient à rester solidaire de l’ensemble des étrangers, et à rappeler : « Ce qui est urgent dans le climat actuel c’est d’essayer de faire rentrer dans la tête des gens que les immigrés ne vont rien voler ; au contraire ils viennent apporter quelque chose. » Ce travail donne également à voir l’expérience de Valérie. « Mon mari et moi avons décidé d’accueillir des réfugiés chez nous par devoir d’hospitalité. C’est un devoir plus qu’un désir car à mes yeux, le devoir ne dépend pas d’une humeur, cela va bien au-delà… Accueillir Essa (ndlr : un réfugié Afghan) c’était aussi me prouver à moi-même que j’étais capable d’une certaine ouverture, et c’était m’empêcher de me scléroser dans une vie trop confortable. »

Un Paris plus ouvert

Au Nord-Est de la tour Saint-Jacques, vers Jean-Jaurès et Stalingrad, une tout autre réalité fait le quotidien de migrants harcelés par la police alors qu’ils dorment dehors. Après avoir fui un Cambodge en guerre dans les années 70, Hieng se souvient d’un Paris plus ouvert, et regrette de devoir « parfois expliquer aux étrangers que je côtoie que les « Blancs » ne sont pas racistes, qu’il y en a beaucoup de gentils et qu’il y a des racistes partout et dans toutes les communautés ».