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Hébergement d’urgence : alertes des associations et des politiques

Le collectif Les morts de la rue a recensé 500 décès de personnes sans domicile en 2015. Son récent rapport précise toutefois que « le nombre réel de décès de personnes "SDF" est estimé à plus de 2800 personnes ». Au-delà de rendre visibles ces hommes, ces femmes et ces enfants, le collectif déconstruit des idées reçues. Ainsi, l’an dernier, les pics de mortalité ont eu lieu en mars, juillet et octobre. Même s’ils sont insuffisants, les plans hivernaux parviennent donc à limiter la casse.

Familles à la rue

Mais le Samu social de Paris poursuit ses alertes face à la saturation de l’hébergement d’urgence après un mois de plan hivernal. Un phénomène qui touche l’ensemble du territoire, comme l’avait déjà montré l’enquête flash réalisée le 7 novembre par la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS). Elle pointait un nombre de familles à la rue qui « a explosé dans de nombreuses villes et départements », avec ce soir là 193 familles ayant sollicité le 115 sans solution d’hébergement à Lille et 44 familles à Toulouse.

Sous budgétisation systématique

Ce constat alarmant réveille même le Sénat. Dans un récent rapport sur les dispositifs d’hébergement d’urgence, le sénateur LR de Seine Saint Denis, Philippe Dallier déplore le recours systématique aux très coûteuses nuitées d’hôtels (41 000 en 2016 contre 10 000 en 2007) et la sous évaluation constante des besoins. « Cette sous budgétisation impacte fortement les services de l’État et les acteurs de terrains, déplore le sénateur. Elle empêche la mise en place d’un système efficace. » Il recommande le rachat d’hôtels, pour faire baisser les coûts de l’hébergement et mieux accueillir les personnes hébergées.

Il suggère aussi de favoriser des solutions de sortie de l’urgence en développant le logement social et l’intermédiation locative, qui permet de louer dans le parc privé par l’intermédiaire d’associations.