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Cimade : une autre politique migratoire possible

La politique migratoire, les frontières, l’accueil des réfugiés etc. sont des enjeux centraux de la campagne présidentielle. Tantôt mal utilisés, tantôt manipulés, les données sur l’immigration sont dévoyées.
C’est pourquoi La Cimade* lance un cri d’alerte et publie « Migrations. État des lieux 2017 ». L’association entend d’une part donner des éléments de compréhension de ces phénomènes à partir de la pratique de terrain. Elle dénonce d’autre part les politiques publiques « sécuritaires et méfiantes » et appelle l’Etat à revoir son positionnement sur la question migratoire. Elle formule enfin des propositions d’actions pour mettre fin à la politique du tout répressif et invite à trouver des solutions durables pour préserver la cohésion sociale.
La Cimade n’en est pas à son premier « état des lieux ». Pour la version 2017, l’association a choisi de prendre plus de recul (une décennie) et de mettre au jour cette politique « néfaste », dans sa continuité malgré les changements de majorités et les réformes.

Le poids des mots, le choc de la réalité

Les intitulés des cinq chapitres de cette publication sonnent comme un échec des politiques publiques et condamnent clairement les actions de l’État en direction des migrants :

  • « Contrôler et punir ». La Cimade dénonce la loi du 7 mars 2016 qui renforce les dispositifs de contrôle, accentue la suspicion et permet de surveiller et d’enfermer en toute impunité ceux que l’on détermine comme des « faux malades, faux mineurs, faux couples » etc.
  • « Sous-traiter et déléguer ». L’UE est condamnable pour avoir passé des accords douteux avec des pays tiers afin qu’ils retiennent les migrants en échange de contreparties financières et en fermant les yeux sur le non-respect des droits de l’homme.
  • « Trier pour exclure », c’est l’action qui consiste à choisir les migrants que l’on souhaite recevoir et exclure ceux dont on ne veut pas. « Vrais » réfugiés (sous-entendu qui fuient la guerre) versus réfugiés économiques ; on assiste finalement à une « immigration jetable » selon La Cimade.
  • « Discriminer et accorder des droits au rabais ». Les personnes étrangères sont victimes au quotidien de discriminations et connaissent un véritable parcours du combattant pour avoir accès à leurs droits fondamentaux.
  • « Ajouter de la violence à la violence ». Au besoin de sécurité et de protection des personnes migrantes, l’État répond par la violence (enfermement, maltraitance policière, refus d’une minorité etc.) et condamne les citoyens pour « délit de solidarité ».

Faire le choix d’une autre politique

La Cimade propose des réponses à la situation migratoire en France et en Europe, réponses respectueuses des droits des personnes, axées sur la solidarité.
Exemples choisis :

  • Supprimer toutes les « formes d’enfermement spécifiques aux personnes étrangères ».
  • Mettre en place une coopération Nord-Sud basée sur l’échange plutôt que de passer des accords avec la Turquie dans le seul intérêt de l’UE.
  • Imaginer un dispositif d’accueil respectueux de la dignité des personnes et adapter le nombre d’hébergements.
  • Accorder le droit au travail des demandeurs d’asile de façon automatique
  • Contraindre les départements à répondre à leur mission de protection des mineurs isolés.

*Association de terrain fondée en 1939, La Cimade a vu ses luttes évoluer et se bat aujourd’hui pour faire respecter les droits des personnes étrangères.

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