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► LE BILLET d’Olyric • Un Mardi soir

Par Olyric, Poetic social club

22h32
Coup de tel
Un éduc de l’internat
Ouh la la, Je sens déjà le souci ….
Le veilleur n’est pas arrivé et les éducs doivent débaucher
J’allais me coucher !!!
Je tente un ou deux coups de fil mais rien … personne, tout le monde dort déjà …
Étant d’astreinte, pas d’autre solution à part relayer et faire la nuit,
Enfin faire la nuit, veiller les jeunes qui dorment et donc « pas dormir »

22h56
Je suis dans la voiture
Une petite demi-heure et j’y suis
Et tout d’un coup, je redescends dans le temps, un bon de 30 ans, ou plusieurs soirs par semaine, je partais pour prendre mon poste de veilleur de nuit, mes premiers pas dans le médico-social. Une époque où les veilleurs de nuit dormaient.
Oui, ils dormaient aussi, dans une chambre de veille.

Mais ce soir, c’est une autre histoire, le temps a changé, l’accompagnement de la nuit aussi, on ne parle plus de veilleur, on parle de surveillant de nuit
On dort plus !!!
Donc en prenant la route, je sais que la nuit va être longue ou plutôt courte
Les éducs qui m’attendent ce marrent déjà, le dirlo va faire la nuit….
Certains penseront au « statut rôle et fonction », d’autres auront le souci premier d’assurer le sommeil, la sécurité des jeunes, ou d’autres encore envisageront ces moments exceptionnels comme des éléments d’une clinique institutionnelle…

Je suis arrivé et bien accueilli par l’éduc.
Les transmissions sont faites, je suis paré, Il est 23h45.
Jusqu’à six heures R.A.S.
J’avais un peu de travail en retard, des bons beignets, car Mardi Gras ,ça s’invente pas et quelques textes prof. à lire, une nuit bien chargée…

Il est 6h10, une jeune descend, il avait été averti du changement.
Une belle rencontre, ce sont des grands, plutôt autonomes, comme on dit. On se fait un petit-déj, un deuxième jeune descend, on déjeune à trois.
J’ai vraiment à ce moment-là 30 ans de moins…

À 7h20 l’éduc du matin arrive,
Petit sourire d’une bonne nuit de sommeil accroché, on échange quelques mots et je repars….
Un moment exceptionnel mais essentiel
Celui de m’avoir fait rajeunir et surtout mis en évidence d’avoir aussi vécu ce que vivent encore bon nombres de salariés dans le quotidien de ces jeunes….
Le jour la nuit, au petit dej’ et que ces moments là restent et resteront précieux

Merci à ce quotidien soignant et aux quelques embûches et imprévus qui ne seraient pas ce que notre monde du médico social est et doit être ….
De nos humanités plurielles au petit déjeuner, il y avait cette nuit, qu’un pas


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