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► LA PLUME de Célia Carpaye - Montrer, parler, filmer la police.

Mardi 17 novembre 2020, c’est le début de l’évacuation et de la mise à l’abri de 3000 personnes, dont 400 familles de réfugiés installées depuis plusieurs semaines à proximité du stade de France, à Saint-Denis. Selon les associations, 500 personnes seront en réalité laissées à la rue.

Lundi 23 novembre, en fin de journée, plusieurs centaines de migrants , soutenus par des associations, organisent un campement Place de la République afin de réclamer une mise à l’abri après la semaine d’errance qui fait suite à leur évacuation. Aux alentours de 20h, les forces de l’ordre arrivent sur les lieux, piétinent les tentes occupées avant de les saisir avec violence, et de procéder à des interpellations violentes sous les protestations des migrants, militant.e.s, associations.

De cette opération, resteront la fumée blanche des gaz lacrymogènes, quelques couvertures et des migrants de nouveau en errance, marchant dans la ville, s’éloignant du centre de Paris pour retourner pour une majorité à Saint-Denis. Il semblerait que ce n’est que là, une fois les migrants sortis de la ville, que les policiers cesseront leur traque. Jusque tard dans la nuit, des associations oeuvreront à la distribution de denrées alimentaires. Aux alentours de minuit, Gérard Darmanin tweete pour s’offusquer des images diffusées par Rémy Buisine, journaliste, et demande un rapport circonstancié au préfet de police.

Revenons un peu en arrière. Vendredi 20 novembre. Assemblée Nationale. Adoption du controversé article 24 de la loi de Sécurité Globale permettant de pénaliser la diffusion d’images montrant des forces de l’ordre en action. Gérard Darmanin parle de « protéger ceux qui nous protègent ».
Je ne crois pas qu’il y ait besoin de commenter cela. Les actes et les images encore sauves parlent d’eux-mêmes. En revanche, s’alerter encore et toujours, de la violence d’État. Ecrire, filmer, informer, s’informer, c’est le moins que l’on puisse faire.