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■ ACTU - Ségur pour tous : À Lyon la mobilisation dure

Ce mercredi 31 mai à Lyon, les membres du Collectif Handicap 69 lance un nouveau rendez-vous mensuel devant les locaux de l’agence régionale de la santé jusqu’à l’obtention de la prime Ségur pour tous.

Leur détermination reste intacte. Les trente-sept associations et fondations du Collectif Handicap 69 ont à nouveau manifesté ce mercredi 31 mai à Lyon, pour réclamer la revalorisation des métiers oubliés du Ségur de la santé et le financement des mesures déjà annoncées. Il s’agit de leur huitième action depuis octobre 2021.



Les métiers des filières administrative, hôtelière, logistique et d’encadrement restent exclus de la prime Ségur de 183 euros. ©Thomas Sévignon

Plusieurs dizaines de professionnel.les du secteur du handicap et du médico-social, de bénévoles, de personnes accompagnées et leurs proches aidants se sont rassemblés devant les bureaux de l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes. Au pied de l’immeuble, les prises de parole, mégaphone à la main, se sont multipliées pour exiger le « Ségur pour tous ».

Car si les accords du Ségur ont abouti à une augmentation salariale de 183€ pour plusieurs professions du social et du médico-social, les métiers des filières administrative, hôtelière, logistique et d’encadrement en sont toujours exclus aujourd’hui.

« Sans nos métiers rien ne fonctionne »

Parmi les participant.es, Muriel Audiberti. Cette éducatrice spécialisée dans un foyer de vie pour personnes porteuses d’un handicap mental, au sud de Lyon, a eu la chance de bénéficier de cette revalorisation. Pourtant elle tenait à être présente aujourd’hui pour ses collègues. « C’est une injustice. On ne peut travailler les uns sans les autres, chacun est important », dénonce-t-elle.



Un papa s’inquiète : "Si les gens ne sont pas assez payés, ils vont partir travailler ailleurs, qui va s’occuper de nos enfants ?" ©Thomas Sévignon

« Sans nos métiers rien ne fonctionne », abonde Karine Celani, cheffe cuisinière dans un centre d’éducation motrice, qui n’a pas eu droit, elle, à ce coup de pouce. « Sur 150 employés, 23 n’en bénéficient pas et ce sont souvent les plus petits salaires », poursuit-elle, en colère.

Maanam a fait lui aussi le déplacement. Ce père d’une jeune fille de 12 ans accueillie dans un IME (institut médico-éducatif) réclame également cette équité de traitement car il s’inquiète pour l’avenir : « "Si les gens ne sont pas assez payés, ils vont partir travailler ailleurs, qui va s’occuper de nos enfants ? ».

La galère pour recruter

Crainte partagée par Guillemette Castellan, directrice d’un Esat (établissement et service d’aide par le travail) dans l’ouest lyonnais. « Le secteur est déjà en tension sur les recrutements, notamment à cause de ce manque de revalorisation et reconnaissance. Alors sur les postes qui ne bénéficient pas du Ségur, c’est une galère pour recruter ».

Le Collectif Handicap 69 a promis de se réunir tous les derniers mercredis de chaque mois pour se faire entendre et obtenir gain de cause. La prochaine date est déjà cochée, ce sera le mercredi 28 juin. Une délégation devrait être reçue par la direction de l’ARS.

Thomas Sévignon

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