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■ ACTU - Mobilisation nationale des employeurs associatifs

Huit fédérations appelaient à la mobilisation ce 28 septembre, pour exiger des réponses aux pénuries de personnels, des revalorisations salariales effectives, et « un plan ambitieux » pour le secteur.

Rassemblements, manifestations et opérations escargots étaient organisés dans toute la France ce 28 septembre à l’appel des fédérations (1) des métiers du soin et de l’accompagnement du secteur privé non lucratif. Après « un été compliqué », elles alertaient à nouveau, lors d’une conférence de presse à
Paris, sur la dégradation de leurs conditions de travail.



A l’appel des fédérations du médico-social et des organisations patronales nationales, des événements ont été organisés dans toute la France. Ici à Marseille. ©Myriam Léon

« Le secteur est en crise, il y a 50 000 postes non pourvus, tous les établissements et services sont fragilisés et épuisés par cette situation, souligne Daniel Goldberg, président de l’Uniopss. La moitié des crèches signale un manque de personnel ; dans les structures de protection de l’enfance 10 % des postes sont vacants en permanence ». Il alerte sur les effets délétères de ces pénuries pour les usagers et leurs aidants, avec « des services à domicile qui fonctionnement en mode dégradé, des Ehpad qui refusent des admissions, des décisions de placement non exécutées ».

« Si on ne résout pas le problème d’attractivité des métiers, des établissements et services vont fermer et cela aura des répercussions économiques et sociales très larges », prévient Eric Chenut, président de la Mutualité française.

Des revalorisations en attente

Les employeurs associatifs expliquent que les revalorisations salariales prévues depuis février (+183 euros mensuels) ne sont toujours pas mises en œuvre par la plupart des départements. Pas plus que l’augmentation de salaire de 3,5 %, équivalente à la revalorisation du point d’indice pour les fonctionnaires, annoncée le 15 septembre. « Il y a un décalage entre les annonces et la réalité, pointe Marie-Sophie Desaulle, présidente d’AXESS (FEHAP-Nexem), on ne peut pas toujours dépendre du bon vouloir des départements. »

A missions égales, les fédérations revendiquent « une égalité de traitement entre le secteur public et le secteur associatif, de manière plus automatique ». Et demandent « un plan ambitieux de financement et de gouvernance » afin de définir « qui et comment on finance, sinon on n’avancera pas sur l’attractivité ».

Les employeurs ne sont guère rassurés par les récentes annonces du projet de loi sur le financement de la sécurité sociale 2023, malgré une hausse des dépenses consacrées au secteur. « Sur les Ehpad, par exemple, il n’y a que 3000 postes budgétés, sur les 50 000 annoncés durant la campagne présidentielle ».

Bref, ils ne voient pas « de réel changement de curseur ou de priorités, c’est pour cela que nous nous mobilisons aujourd’hui », conclut Daniel Goldberg.

Mariette Kammerer

(1) Mutualité Française, Fédération des acteurs de la solidarité, CNAPE, FEHAP, Nexem, Unapei, Uniopss, Unicancer


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