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Pauvreté des enfants. Quelle stratégie ?

« Injuste et de plus en plus proche. » Ainsi apparait la pauvreté aux enfants. À l’occasion de la 13ème édition de son baromètre sur la pauvreté, présenté le 10 septembre, le Secours populaire a donné la parole aux 8 - 14 ans.

62 % d’entre eux ont de plus en plus peur de la pauvreté, soit 4 % de plus qu’en 2015. « La perception des situations de pauvreté de leurs camarades augmente : ils déclarent de plus en plus que dans leur classe ou leur école, des enfants par manque d’argent ne vont jamais au cinéma, au musée ou dans des parcs d’attraction, évoque Étienne Mercier, co-directeur du département opinion d’Ipsos, coréalisateur de l’enquête. Mais aussi que certains de leurs camarades ne portent jamais de nouveaux vêtements ou de nouvelles chaussures, faute d’argent ou encore qu’ils ne peuvent pas manger en quantité suffisante ou de manière variée. »

Du côté des adultes, le Secours Populaire souligne que si la proportion de Français déclarant avoir déjà été sur le point de connaître une situation de pauvreté est en recul cette année, ces résultats ne doivent pas cacher une accentuation de la fragilisation des catégories les moins aisées de la population.

Angle mort

Le 12 septembre, Olivier Noblecourt, délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté, faisait le point sur la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté qui souffle sa première bougie. Il se félicite entre autres de l’investissement social pour les très jeunes enfants via les crèches et le soutien à la parentalité, mais aussi de la lutte contre les privations avec des petits déjeuners offerts dans 400 écoles, l’accès à la cantine à 1 € pour les enfants pauvres dans près de 4 000 communes.

Pour le collectif Alerte, la Stratégie de lutte contre la pauvreté contient des avancées timides et des reculs certains. Il pointe des aspects positifs sur la prévention, l’accès aux droits, la lutte contre « les inégalités de naissance » mais dénonce le fait que cette Stratégie « laisse sur le bas-côté une partie significative des populations les plus précaires qu’il est urgent de soutenir et d’accompagner selon des principes d’universalité et d’inconditionnalité nécessaires à l’éradication de la grande pauvreté. »

Il alerte par exemple sur le fait que le pouvoir d’achat de ces personnes a diminué avec la baisse des APL et la désindexation des allocations logement et des prestations familiales ou encore que le nombre de personnes et de familles vivant à la rue, en campement ou en bidonville bondit. Il appelle à « un changement de cap. »