N° 1311 | Le 15 février 2022 | Critiques de livres (accès libre)

Parole donnée

Jean-François Laé


Éd. Syllepse, 2021, (144 p. – 15 €) | Commander ce livre

Thèmes : Pratique professionnelle, Maladie

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Les effets de sidération et d’impuissance, de peur et de panique provoquées par la pandémie a surtout pesé sur les plus fragiles : fermeture des guichets des CCAS et des CAF, couverture sociale trop courte, programmes sociaux en panne, fracture numérique invalidante, allocations qui n’arrivent plus, files d’attente devant les grandes surfaces, les postes et les distributions alimentaires. Les réseaux sociaux, l’engagement des bénévoles et l’assistance des associations caritatives semblent avoir pris le relais de l’état providence. Mais, n’oublions pas la formidable mobilisation des agents des collectivités locales. C’est l’un des axes de Jean-François Laé qui décrit le travail de ces appelantes volontaires du Conseil départemental de Seine Saint Denis allant systématiquement à la rencontre d’un maximum de foyers pendant le confinement. S’enquérir des besoins non identifiés et des détresses non déclarées permit alors d’imaginer et de bricoler des réponses possibles. Mais, l’auteur s’intéresse tout autant à la réactualisation de l’entraide tant au niveau familial que du voisinage, activée par la communauté affective et matérielle d’affinité et d’alliance. Le Covid a mis en lumière la vulnérabilité extrême des économies domestiques qui ne tiennent parfois qu’à un fil. Il a aussi rendu visibles les réseaux de solidarité informels qui ont fait la force d’un lien social menacé par la distance, la défiance et l’isolement.

Jacques Trémintin


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