Nouvelle atteinte au secret professionnel

Faire du personnel médical, social et éducatif, une plateforme de renseignements grâce à une adaptation du secret professionnel, après les lois santé, renseignement, droits des étrangers, la tendance se confirme : une trentaine de députés LR proposent une nouvelle dérogation afin que des personnes en voie de radicalisation ou radicalisées soient signalées au préfet.

Il suffirait pour cela de s’appuyer sur un « faisceau d’indices ». Tiens, tiens… En levant à nouveau le devoir de confidentialité, ce projet de loi touche à l’essence du travail social. « Sa particularité est d’intervenir auprès de personnes pouvant être perçues comme problématique voire dangereuses par la société, souligne l’assistant social Antoine Guillet sur le blog secret pro. À partir de là, la question qui se pose au professionnel est “où est ma limite d’intervention ?" . C’est cette compétence qu’il faut développer : la gestion du risque et la capacité à différer notre jugement pour analyser une situation donnée, malgré l’émotion qu’elle suscite. » Si cette proposition de loi a peu de chance de passer, elle met en lumière une évolution lente mais continue qui tend à faire du secret professionnel l’exception et non plus la règle.

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