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IST : les jeunes mal informés et mal protégés

« La fréquence des infections sexuellement transmissibles (IST) en général, et de l’infection par le VIH en particulier, est élevée et continue à augmenter chez les jeunes (…) Les jeunes économiquement défavorisés ont moins souvent recours que les autres au dépistage et à la prise en charge des IST ainsi qu’à certaines vaccinations. » Le constat émane du Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS), qui recommande « une mobilisation institutionnelle, au niveau national, mais aussi au niveau des relais régionaux et dans les territoires ».

Manque de moyen et de volonté

Le CNS observe que, malgré la loi, l’éducation nationale ne remplit pas son rôle d’information. Seuls 10 à 21% des élèves du second degré reçoivent le nombre de séances d’éducation à la sexualité réglementaire. Côté offre publique de santé, les Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) se heurtent à des contraintes financières, à l’obligation faite aux mineurs d’être accompagnés d’un adulte, et parfois, à leur implantation en décalage avec les besoins territoriaux. Le deuxième opérateur public essentiel de la lutte contre les IST chez les jeunes, les Centres de planification et d’éducation familiale (CPEF) souffrent quant à eux d’une hétérogénéité importante dans l’implication et le financement des départements.

Élargir les acteurs de la prévention

Le CNS recommande donc une amélioration des conditions d’enseignement de l’éducation à la sexualité au sein du système éducatif et un accès simplifié aux deux opérateurs publics. Il prône également un élargissement des acteurs de la prévention des IST en renforçant le rôle de dispositifs dédiés aux jeunes dans les domaines des addictions, des problèmes psycho-sociaux, des questions relatives à l’insertion socio-professionnelle, et de l’accompagnement des jeunes sous main de justice. Le conseil souligne que l’efficacité de ces actions impose une meilleure formation des professionnels de santé et de l’éducation, notamment pour l’utilisation des outils de prévention numériques.