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École inclusive • Reconnaître le métier d’AESH

Ce 15 mai, les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), à l’appel d’une intersyndicale, protestaient devant le Sénat à Paris où la loi pour l’école de la confiance était débattue, devant les rectorats et préfectures dans les régions. « Les AESH demandent leur titularisation qui impliquerait un statut et un salaire décent », avance Hélène Elouard du collectif AESH et de la CGT educ’action.

La loi leur promet deux CDD de 3 ans avant d’obtenir un CDI contre auparavant 6 CDD d’un an. « Une maigre avancée » dénoncent ces professionnels. Le salaire moyen de ces accompagnants est de 600-700 euros. Ainsi, Pascale qui accompagne un enfant tout au long des 24 heures qu’il passe à l’école gagne 800 euros par mois. À la différence des enseignants, seules les heures passées effectivement à l’école sont payées d’où la difficulté pour accéder à un plein temps.

La mise en place d’une formation de 60 heures inscrite dans la loi ne les satisfait pas non plus. « Elle existait déjà et n’était pas efficace. Nous demandons à être formés avant la prise de poste, avoir accès à des formations continues et des formations spécifiques sur les différents handicaps », détaille Hélène Elouard. Les AESH demandent que leurs auto-formations soient reconnues car certains se forment par eux-mêmes pour pouvoir accompagner les élèves dans leur spécificité sans aucune garantie que cette formation soit prise en compte dans leurs affectations futures. Ainsi cet AESH s’est payé sa formation braille pour pouvoir accompagner l’élève non-voyant qui lui avait été affecté. Il n’a aucune certitude que cette connaissance soit prise en compte lors de ses futurs accompagnements. Ou encore Marianne, affectée auprès d’un enfant autiste : « Je n’avais aucune formation particulière sur ce handicap, je me suis formée à titre personnel en dehors de mes heures de travail ».

Les professionnels redoutent également l’arrivée des pôles inclusifs d’accompagnements localisés (PIAL) qui viendront, selon eux, renforcer la mutualisation des accompagnements au détriment des besoins d’accompagnement individualisé des élèves. « Il va être demandé aux AESH d’intervenir auprès de plusieurs élèves en même temps, ce qui veut dire que les élèves auront plusieurs AESH, ce qui est une vrai dégradation de l’accueil des élèves et des conditions de travail des AESH », estime Maud Valegeas du syndicat Sud. Pour Hélène Elouard, cette loi « institutionnalise la précarité des AESH ».