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Accessibilité des logements : marche arrière toute

Pour arriver à défendre une réduction de 100% à 10% du nombre de logements neufs obligatoirement accessibles aux personnes handicapées, il faut un minimum d’habileté politique.

Comme le prévoit le projet de loi Élan en discussion à l’Assemblée, seul un logement sur dix devra désormais être accessible, les autres seront « évolutifs », un terme volontairement évasif censé qualifier l’adaptabilité des logements pour les personnes à mobilité réduite ou en perte d’autonomie.

Le moindre coût... aux yeux de chacun

« Qu’est ce que ça veut dire un appartement évolutif ? Tout simplement que des travaux pourront être faits très facilement, à moindre coût, pour le moduler selon les situations familiales, de vie » a ainsi réagi Mme Cluzel lundi sur RTL, assurant que « parties communes et toilettes resteront totalement accessibles ».

De nombreuses personnes en situation de handicap peuvent pourtant témoigner que les mots « facilement » et « à moindre coût » sont rarement compatibles avec leur situation.

Ce matin sur France 2, Julien Denormandie, secrétaire d’État auprès du Ministre de la Cohésion des Territoires allait dans le même sens en parlant de « mauvais procès » fait à la loi Élan. Il revendique une large concertation avec les associations qui pourtant avaient fait part de leur vive opposition contre cette disposition dès le mois de mars.

"Régression sociale"

L’APF France Handicap dénonce une adoption « irresponsable et contraire aux besoins des personnes en situation de handicap et des personnes âgées ». L’association souligne également que l’introduction d’un quota de logements accessibles « est en contradiction avec la Convention de l’ONU relative au droit des personnes handicapées ». Unanimes, associations et personnes handicapées sont vent debout contre cette énième « régression sociale ».

Ce projet de loi arrive en outre juste après le dépôt d’une réclamation collective contre l’État français pour violation des droits fondamentaux des personnes en situation de handicap devant le Conseil de l’Europe par sept associations et organisations représentatives.