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► LE BILLET de Ludwig • Emporté


Il est tombé malade. Malade du travail. Burn-out. Et elle, a été emporté par la vague. Parce que le burn-out est un véritable tsunami qui emporte tout sur son passage. Soi et ses proches.
L’effondrement est terrible, et voir son proche anesthésié, cassé, pleurant, hurlant, déprimé, parler de suicide, d’idées noires, voir tenter le passage à l’acte, est une épreuve des plus traumatisantes. Oui, la personne en burn-out est la première concernée, la première victime. Mais le proche aidant, est lui aussi, impacté gravement. D’ailleurs, on demande souvent comment va la personne malade, plus rarement comment va l’aidant. Qui supporte, gère, ne sait plus comment faire face aux crises, aux blocages, aux up and down, aux émotions fortes, qui mange tout seul maintenant depuis que l’autre est couché depuis 72 heures, cachetonné, béquille nécessaire dans un premier temps.
Aidant. Parce qu’un jour tout a basculé, la vie s’est arrêté, les projets aussi. L’aidant devient soutien, étai, tuteur de résilience. Aidant ? Les aidants sont un concept nouveau dont on parle de plus en plus. Ils accompagnent le plus souvent des personnes atteintes de maladies chroniques, personnes en situation de handicap ou en situation de dépendance. Ce sont très souvent des membres de la famille. En France, ils seraient plus de 8 millions. Leur situation particulière a fait émerger des questions de santé publique nouvelles, que ce soit vis-à-vis de leur reconnaissance, ou de l’impact de leur statut sur leur vie personnelle et professionnelle et même de leur état de santé physique et psychique. Car un aidant s’use. Se fatigue. S’épuise. Il est absolument nécessaire d’avoir des moments de répit, des pauses, des moments de récupération, du temps pour soi pour supporter l’autre. Des moments de socialisation aussi, tant tout est tourné vers l’aidé, provoquant parfois le repli sur soi, la désocialisation.
C’est un véritable enfer, le burn-out. Le vrai, l’effondrement total. Celui qui anéanti. Puis, à force d’accompagnement thérapeutique, de travail sur le travail et son rapport au travail, un jour, la lumière se rallume, tout doucement d’abord, faiblement, avec intermittence. Et au fur et à mesure, plus durablement, fragilement encore. On entrevoit le bout du tunnel, on se met à espérer et à rêver à nouveau à de beaux projets. On espère surtout ne jamais revivre ça.



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