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► L’HUMEUR de Jacques • Non à l’union sacrée

Il est une conviction partagée, à juste titre, par une écrasante majorité de l’opinion publique : l’agression du despote Poutine contre l’Ukraine est injustifiable et criminelle. Après avoir lâché son armée pour conquérir cet État, ce satrape achève les dernières libertés fondamentales dans le sien. Faut-il, pour autant, fermer les yeux sur l’hypocrisie d’un occident qui manie une indignation à géométrie variable ? Bravo aux mouvements de solidarité active des pays et peuples d’Europe accueillant à bras ouverts les réfugiés ukrainiens. Sauf à avoir la mémoire courte, que n’ont-ils agi de la même manière quand 20 000 migrants se noyaient en Méditerranée depuis 2014 ? Sanctionner durement la Russie pour protester contre l’invasion d’un pays souverain qu’elle veut annexer est légitime. Mais, où en sont les sanctions internationales contre Israël qui implante des colonies de peuplement sur des territoires qu’elle occupe depuis 1967 ? Dénoncer les mensonges sur un soi-disant génocide perpétré dans le Donbass est indispensable. Faut-il oublier que la mystification américaine des « armes de destruction massive » a causé la mort de 115 000 civils et militaires pendant la guerre d’Irak ? Protester contre l’usage des armes explosives dans les villes d’Ukraine est nécessaire. Faut-il ignorer que notre pays refuse leur interdiction, préférant « ne pas les stigmatiser » ? Le sort des ukrainiens fuyant les combats est effroyable. Doit-on pour autant effacer les comportements racistes de certains d’entre eux contre les étrangers cherchant, eux aussi, à fuir ? Il ne faut pas tout mélanger, me répondra-t-on, peut-être. La priorité serait au choix entre le camp de la démocratie et celui de l’oppresseur russe. Je me rallie à un seul : faire respecter la dignité et les droits humains partout où ils sont bafoués, lutter contre les inégalités et toutes les formes de discrimination où qu’elles se manifestent, combattre l’injustice et l’iniquité d’où qu’elles viennent.

Jacques Trémintin