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■ ACTU - Handicap • Une rentrée inclusive ?

Opération relancée pour l’Unapei. Comme l’année dernière, pour faire connaître la réalité vécue par les familles d’enfants handicapés en cette rentrée scolaire, l’association réactive #Jaipasecole, un appel à témoignage pour faire remonter les difficultés de scolarisation des enfants porteurs de handicap. Sur le site marentree.org, les témoignages s’accumulent : 676 au 31 aout.

Pas d’école

« Pour la 6ème année, notre fils ayant une maladie génétique rare aura une scolarisation très partielle. Cinq heures par semaine en collège Ulis. Nous avons une notification pour un institut médico-éducatif (IME) mais les délais sont de 4 à 5 ans d’attente par chez nous », témoigne un parent. « Mon fils Gabriel, 5 ans, polyhandicapé, va recommencer l’année 2021/2022 sans scolarisation. Je ne supporte plus cette situation, je ne supporte plus de savoir que mon fils va s’ennuyer toute la journée, n’aura pas d’activités, ne verra ni copains, ni copines ! Il faut trouver une solution. J’ai envoyé plusieurs dossiers aux IME, sans aucun retour », s’indigne une maman. « Ma fille de 13 ans, multidys, rentre en 4ème en septembre et malgré son renouvellement d’accompagnement AESH envoyé en début d’année 2021, nous ne savons pas à l’heure d’aujourd’hui si elle pourra encore être accompagnée à cette prochaine rentrée. Notre MDPH de référence accuse beaucoup de retard notamment à cause de la crise sanitaire », alerte une autre.

Ecole inclusive

Absence totale de scolarisation, scolarisation partielle ou inadaptée, l’Unapei dénonce : « cette année encore, des milliers d’enfants ne seront pas, peu ou mal scolarisés en raison de leur handicap ». Depuis 2017, le gouvernement annonce la création d’un grand service public de l’école inclusive. En cette rentrée 2021, il assure que 400000 enfants en situation de handicap suivront une scolarisation en milieu ordinaire. Et promet, à compter de cette rentrée, la formation obligatoire initiale de 25 h minimum de tous les enseignants « aux besoins éducatifs particuliers ». L’ouverture de 350 unités localisées d’inclusion scolaire (Ulis) s’ajouteront aux 1300 ouvertes depuis 2017 et, enfin, le ministère affirme que 125 000 accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), soit 8300 de plus, sont désormais « agents à part entière de l’Education nationale ».

Postes refusés

Pas suffisant pour l’Unapei qui a enquêté auprès de ses 35 associations membres du réseau qui accompagnent quotidiennement 8118 enfants et adolescents au sein d’instituts médico-éducatifs (IME), d’unités d’enseignement externalisées (UEE), service d’éducation et de services sociaux à domicile (SESSAD)… Elle révèle que 69% des demandes de postes d’enseignants faites par ces associations ont été refusées par l’éducation nationale ce qui signifie concrètement que les enfants n’ont pas d’école. L’enquête souligne que 74% des enfants ayant une orientation vers un IME sont accompagnés par un SESSAD faute de place. Le chemin vers l’inclusion reste long…

Marianne Langlet