🎥 FILM - À ma place
Le 2 avril 2016, Jeanne Dressen, réalisatrice du documentaire « A ma place », est à République, décidée à ne pas filmer le mouvement Nuit debout en cours. Le souvenir de l’énergie investie dans son documentaire sur le mouvement des Indignés en 2011 la retient de plonger à nouveau. Ce jour là, elle est juste venue pour voir ce qui se passait.
Mais une jeune femme de 25 ans prend la parole. « Elle m’a donné la chair de poule », explique Jeanne Dressen. Et puis c’était une femme alors qu’elle remarque qu’elles sont rares à prendre le micro. Son discours est « un cri de colère mêlé d’espoir, adressé à ceux qui, comme elle, sont assis là et n’en peuvent plus du fonctionnement de notre société ».
Alors, elle filme. Et fait connaissance avec Savannah, jeune femme prise dans son dilemme : militer avec enthousiasme, s’engager chaque soir place de la République où elle modère souvent les assemblées générales, dans les manifestations, jusqu’au bout de ses forces quitte à risquer son admission, tant désirée, à l’Ecole normale supérieure. Jeanne Dressen la suit « jour après jour, et petit à petit, j’ai fait un film ». Une histoire de femme percutée par l’histoire collective.
Son sujet déborde l’engagement à Nuit débout lorsqu’elle filme la jeune fille dans sa famille, auprès de ses parents ouvriers dans l’imprimerie. Le choc de le jeune femme face aux violences policières : « Je ne pensais pas que cela serait aussi douloureux, la révolte ». Sa joie d’être admise à l’école normale supérieure puis son « fort sentiment d’illégitimité et sa grande colère », une fois dans l’école. Adepte de Pierre Bourdieu, Savannah étudie brillamment la sociologie, elle éprouve pourtant de plein fouet le déterminisme social de son milieu … et de son genre.
sortie en salle ce 9 septembre.