Violences envers les enfants : l’alerte de l’Unicef

« La violence envers les enfants n’épargne personne et ne connait aucune limite », c’est le constat alarmant que révèle l’UNICEF dans son dernier rapport Un visage familier : la violence dans la vie des enfants et des adolescents. Avec ce constat : à tous âges, dans tous les contextes et toutes les sociétés, c’est de leur entourage proche (famille, professionnels, amis) que les enfants sont majoritairement victimes. La violence reste souvent considérée comme « un mal nécessaire » ou inévitable.

Des chiffres glaçants

Pendant la petite enfance, des punitions physiques et une discipline violente sont exercées sur les trois quarts des enfants du monde. Seuls 59 pays ont adopté une législation protégeant les enfants des châtiments corporels. Un enfant sur quatre de moins de cinq ans est exposé à un contexte de violence familiale et conjugale où la femme est victime de son partenaire intime.

À l’adolescence, les violences sexuelles sont courantes envers les jeunes filles de 15 à 19 ans : 15 millions d’entre elles déclarent avoir été victime d’actes sexuels forcés au moins une fois et en quasi-totalité par un membre de leur entourage. Seules 1% d’entre elles se rapprochent de professionnels pour les dénoncer.

Un adolescent de 15 à 19 ans meurt toutes les sept minutes d’un acte violent dans le monde. Le taux de violence par homicide est le plus important en Amérique Latine ; celui de la violence collective lui, a fortement augmenté au Moyen Orient et en Afrique du Nord depuis 2015.

Si l’on croyait les enfants protégés à l’école, ce n’est pas le cas partout : un enfant ou adolescent sur trois est victime de harcèlement. De nombreuses attaques ou fusillades ont été recensées ces dernières années, essentiellement aux États-Unis. Enfin, les châtiments corporels au sein des lieux d’enseignement continuent d’exister pour la moitié des enfants du monde.

Un programme pour mettre fin à cette violence

L’UNICEF appelle donc tous les gouvernements à prendre des mesures radicales et mettre en œuvre le programme INSPIRE (élaboré en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS)) afin d’éliminer la violence envers les enfants et les adolescents :

  • Élaborer des plans d’actions nationaux avec les différents acteurs concernés (gouvernement, associations, système éducatif, social et de santé)
  • Faire évoluer la législation pour protéger les enfants des châtiments corporels, criminaliser les abus sexuels et surveiller l’application de la loi de manière rigoureuse.
  • Traiter les facteurs qui contribuent à la violence des adultes, transformer les normes culturelles et sociales qui perpétuent la violence.
  • Limiter l’accès aux armes à feu
  • Développer les services sociaux pour accompagner les victimes, former les professionnels de la police, de la justice, du social et de la santé aux cas de violences sur les enfants.
  • Recueillir des données fiables sur les faits de violence et mettre en place une évaluation afin de renforcer la disponibilité des données.

L’UNICEF insiste sur le caractère fondamental du respect des droits de l’homme et sur « la responsabilité de tous » dans l’éradication de la violence faite aux enfants et adolescents.