Violences au sein du couple : mobilisation

En France, 138 personnes — en grande majorité des femmes — sont décédées en 2016 des suites d’actes violents de leur partenaire ou ex partenaire. La Haute autorité de santé (HAS) vient de publier des recommandations à l’usage des professionnels exerçant dans les structures d’hébergement social. Les enfants sont également touchés, soit comme témoin, soit en tant que victimes directes. Les centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) ont un rôle important dans la prise en charge des familles concernées : on compte plus de 800 structures offrant environ 41 000 places.

En réseau

Le CHRS, en premier lieu, doit s’inscrire dans un réseau d’acteurs sensibilisés dans la prévention et la lutte contre les violences au sein du couple ; il est recommandé également de « renforcer et soutenir les compétences des professionnels », mais aussi de les accompagner avec des outils tels que l’analyse de la pratique ou la supervision.

Côté victimes

Les besoins sont multiples, en termes de sécurité, d’élaboration de stratégies de protection, de suivi de procédure judiciaire, de restauration physique et mentale, de retour ou accès au logement, à l’emploi, etc. Les besoins des enfants doivent, eux, faire l’objet de réponses spécifiques : « accueil bienveillant, programmation de visite médicale, repérage des conséquences des violences, des difficultés et des ressources de l’enfant, soutien à la fonction parentale ».

Quant aux auteurs…

La HAS recommande aux CHRS de travailler en lien avec les ressources — judiciaires, associatives, institutionnelles spécialisées… — présentes sur le territoire. Les professionnels ont alors à construire un projet d’accompagnement « global, coordonné et proportionné aux besoins des auteurs de violences ». De fait, il s’agira de les accompagner dans la compréhension de la procédure et dans la prise de conscience de leurs actes.

Plan gouvernemental

Plus globalement, un « grand plan inédit » gouvernemental contre les violences conjugales a été annoncé le 1er octobre, muni de quelques mesures : campagne TV en direction des témoins sous le mot d’ordre #nerienlaisserpasser, financement de trois postes supplémentaires d’écoutantes au 3919, numéro d’écoute national destiné aux femmes victimes de violences, à leur entourage et aux professionnels. Une plateforme de signalement en ligne des violences sexistes et sexuelles doit être lancée pour faciliter la plainte ; de premiers contrats contre les violences seront engagés sous forme de partage d’alertes entre travailleurs sociaux et professionnels de la justice, de la police, de la santé. Enfin, une plateforme de géolocalisation des places d’hébergement d’urgence sera mise en place, accessible aux professionnels.

Pour aller plus loin :
Repérage et accompagnement en Centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) des victimes et des auteurs de violences au sein du couple
Grand plan inédit du gouvernement contre les violences conjugales