Vers un socle européen du social

En 2016, la commission européenne a consulté la société civile pour définir un socle européen des politiques sociales (même si celles-ci restent de la compétence des États membres).

Les organismes qui ont joué le jeu veulent croire à une réelle volonté de mettre en place des gardes fous. « Ce n’est pas une consultation comme les autres parce que c’est le président lui-même, Jean Claude Juncker, qui l’a demandée, précise Morgane Dor, conseillère technique Europe-Vie associative à l’Uniopss. L’actuelle politique européenne provoque un appauvrissement général, la montée de l’euroscepticisme et des nationalismes. Si nous n’amenons pas une pensée sociale dans les directives européennes, le projet européen risque d’exploser. La première réussite, c’est qu’entre organisations de la société civile nous nous sommes posé pour réfléchir à une Europe du social. »

Revenu minimum

L’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss) et l’European anti powerty network (EAPN) France viennent donc d’apporter leur contribution. L’EAPN défend quatre thèmes :

  • un revenu minimum
  • un salaire minimum
  • une assurance chômage
  • la sacralisation d’un budget européen de la protection sociale.

L’Uniopss y ajoute :

  • la prise en compte du caractère transversal du handicap dans le socle européen des droits sociaux
  • la fixation de l’âge de départ à la retraite en lien avec la notion « d’espérance de vie en bonne santé »
  • le maintien et la défense de services sociaux d’intérêt général (SSIG).
    Ces mesures seraient adaptées au seuil de pauvreté et au salaire moyen de chaque pays.

Crainte d’un consensus mou

Une version du socle européen des droits sociaux devrait être présentée au début de 2017. « Dans une Europe des 28, où il y a autant de visions du social que d’états, nous craignons un consensus mou, reconnait Morgane Dor. Mais nous pensons que ce socle permettrait de penser différemment les marges de manœuvre des politiques européennes. Par exemple, pour la gestion des flux migratoires, l’Europe pourrait ne plus imposer 3% de déficit à la Grèce alors qu’elle reçoit en masse et sans aucune aide les réfugiés. »