Triste rentrée sociale

L’alerte avait été donnée en juillet avec l’annonce de la baisse de 5 euros par mois dès le 1er octobre des aides personnalisées au logement (APL), versées à 6,5 millions de ménages français. Le monde associatif, la société civile, s’étaient alors largement exprimés contre cette mesure, allant grever un peu plus le budget des foyers précaires.

Face à la polémique, gouvernement et présidence ont concédé une maladresse, rejeté la responsabilité sur le précédent gouvernement et annoncé début août une révision du seuil d’exclusion du droit à l’APL, pour permettre à 50 000 allocataires de conserver leur droit.

L’inquiétude du monde associatif

Dans l’entourage présidentiel, certains se sont alors inquiétés du manque d’ « adresse » sociale du nouveau gouvernement à ses concitoyens. Alors que ces derniers étaient en droit d’espérer de meilleures nouvelles sur ce volet, l’annonce de la baisse du nombre de contrats aidés dès 2017, accusés de coûter cher à l’État sans insérer durablement dans l’emploi, fut la deuxième douche froide.

Largement utilisés par le secteur associatif et les collectivités locales, aux moyens financiers limités, ces contrats permettent à des personnes souvent éloignées de l’emploi, sans diplôme, jeunes ou séniors, parfois en situation de handicap, de reprendre pied dans le monde du travail pendant plusieurs mois.

Elles permettent aussi à de nombreuses associations, notamment sociales et médico-sociales, de mener à bien leur mission. Celles-ci ont massivement dénoncé cette nouvelle mesure, mais le gouvernement ne semble pas vouloir fléchir sur ce dossier. Et mise désormais sur une nouvelle communication et la « pédagogie » pour mieux expliquer ses réformes. Si la prochaine annonce « sociale » est du même acabit, cette nouvelle stratégie révèlera rapidement ses limites.