Santé : parcours en pointillés pour les enfants de l’ASE

Une étude publiée en juin par le Défenseur des Droits dresse le tableau de « l’accès à la santé des enfants pris en charge au titre de la protection de l’enfance ».
L’enquête s’est intéressée aux relations interinstitutionnelles, aux rôles des acteurs de terrain, aux pratiques professionnelles et a recueilli l’avis des enfants pris en charge et de leurs parents.
Cette recherche vise à mettre en avant les points positifs, à souligner les imperfections ou manquements et à proposer des solutions. Mais elle pose également la question du sens du soin.

L’enquête s’est déroulée en deux phases : des envois de questionnaires, notamment aux CPAM et aux services de l’ASE pour le versant quantitatif ; et des entretiens auprès de cadres, de soignants, de travailleurs sociaux, d’enfants et de parents pour le versant qualitatif.
Il en ressort que si l’affiliation au régime de l’Assurance Maladie ne pose pas de problème et est plutôt facilitée au sein de la protection de l’enfance, l’accompagnement vers le soin laisse à désirer.

Du côté médical, la pénurie d’offre de soins dans certains territoires et les difficultés financières rencontrées par les jeunes patients demeurent un problème. Mais le principal frein reste la réticence - voire le refus ! - des professionnels de santé d’accueillir des bénéficiaires de la CMU ; et quand les enfants obtiennent d’être reçus en consultation, les spécificités liées à leur parcours avant et au sein de l’ASE ne sont pas prises en compte.

Du côté des travailleurs sociaux, la gêne de l’intime ou le manque de connaissances médicales des éducateurs non formés à ces questions ne facilitent pas la tâche. Les assistants familiaux, eux, ont un certain poids dans la prise en charge sanitaire des enfants qu’ils peuvent davantage accompagner au quotidien.

L’étude souligne que les enfants, de manière générale, ne s’enferment pas dans le refus du soin. En revanche, à leur majorité, ils se sentent perdus car peu préparés à devoir faire face aux différentes questions sanitaires qui les concernent. De même, lors d’une fin de prise en charge par l’ASE, le relais vers les parents n’est pas toujours opérationnel. Et selon l’implication des familles, variable en fonction des situations, l’enfant se retrouve souvent sans protection de santé.

Les résultats de l’enquête et les pistes de réflexion qui ont pu être dégagées seront développés à l’occasion d’un séminaire organisé par l’Observatoire National de la Protection de l’Enfance et le Fonds CMU qui aura lieu le 3 novembre prochain.

Rapport complet et synthèse à lire ici.

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