Politique de la Ville : le compte n’y est pas

La Cour des Comptes est formelle. Une fois de plus, lorsque l’on considère les rapports précédents : il s’agit pour elle de donner un nouveau souffle à l’éducation prioritaire en reconsidérant les moyens affectés, en concentrant les efforts sur le premier degré et en associant l’enseignement privé sous contrat à la démarche de mixité sociale.

Des écarts non réduits

Son rapport, rendu le 17 octobre, l’écrit noir sur blanc : « L’éducation prioritaire, telle qu’elle a été mise en œuvre jusqu’à présent, n’a pas atteint son objectif », malgré le 1,6 milliard d’€ injecté en 2017. L’écart de résultat au brevet, pointe la Cour, entre un enfant scolarisé dans un réseau d’éducation prioritaire (REP) et un autre dans un établissement « favorisé » atteint entre 20 et 30 % en français et en maths ; l’objectif initial était de limiter ces écarts à… 10 %. Et, à l’entrée en 6ème, ces écarts sont acquis.

Dédoubler, dédoubler

Si le dédoublement des classes de CP et de CE1 en REP est considéré comme une démarche positive, le rapport estime qu’il faut l’élargir au CE2 ou à la grande section de maternelle dans ces établissements. Il préconise aussi une revalorisation des enseignants, et davantage d’autonomie pour les écoles concernées.

Le second degré aussi

L’inquiétude se porte également sur le collège et le lycée. Les problèmes sont divers : sécurité, moyens humains déficients, problèmes de qualification… La Cour des comptes propose de concentrer davantage de moyens dans les réseaux REP (des collèges, les lycées n’étant pas concernés).

Refonte en vue

En tout, 17 recommandations vont dans le sens de « fortifier l’autonomie » des réseaux d’éducation prioritaire, d’« ajuster la gestion des enseignants » aux besoins de celle-ci, de favoriser la mixité en révisant la carte scolaire. Une mission de refonte de l’éducation prioritaire a été lancée.

https://www.ccomptes.fr/fr/publications/leducation-prioritaire