Pauvreté des enfants et des jeunes : le collectif Alerte dubitatif

Des mesures fiscales favorables aux plus aisés d’un côté, une urgence sociale de l’autre : le collectif Alerte a rappelé le 13 mars ses propositions au gouvernement pour éradiquer la pauvreté des enfants et des jeunes et cesser de creuser les inégalités sociales. C’était deux jours avant la présentation, hier, des rapports des groupes de travail sur la stratégie nationale de prévention et de lutte contre cette pauvreté. Leurs recommandations misent sur l’investissement social, l’accueil universel des jeunes enfants, le soutien à la parentalité ou encore la qualification de tous les jeunes à 18 ans. Impossible à ce stade d’en connaître l’avenir : le président de la République doit livrer ses
arbitrages dans les prochaines semaines.

Santé, école, formation

Les mesures souhaitées par les associations du collectif Alerte commencent dès la naissance, avec un droit à l’accueil de tous les enfants de moins de 3 ans afin de garantir l’égal accès à la socialisation et à l’éveil dès la naissance. Un accompagnement à la parentalité plus systématique aurait aussi tout intérêt à être développé.
L’accès à la santé des enfants et à la prévention par le développement de la médecine scolaire, des PMI et d’espaces dédiés aux familles devrait être renforcé.

Le collectif souhaite aussi qu’une attention particulière soit portée sur l’effective scolarisation des enfants dans tous les territoires et sur la lutte contre le décrochage scolaire.
Tout jeune dès 18 ans devrait également pouvoir bénéficier de ressources (RSA), d’un accompagnement vers l’emploi et de formation dans un esprit de « droit commun du parcours d’insertion des jeunes ».

Sortir de la précarité

Pour le collectif Alerte néanmoins, se soucier de la situation de pauvreté des enfants et des jeunes ne suffit pas, il faut aussi et surtout répondre à la situation de précarité des familles dans lesquelles ils grandissent. L’enjeu est de pouvoir permettre à ces enfants d’envisager un avenir personnel en dehors d’une précarité subie, leur donnant les mêmes chances de réussite que les autres.

Une mesure phare du collectif consiste à créer un revenu minimum décent de 850 € par mois et de développer en parallèle une réelle politique d’accompagnement vers l’insertion. Pour permettre aux plus éloignés de l’emploi d’intégrer un parcours professionnel, des emplois dans le secteur de l’Insertion par l’activité économique pourraient être créés.

Concernant la santé, la simplification de l’accès aux soins de tous s’impose, tout comme la lutte contre le fort taux de non recours à la CMU et à l’ACS, le développement des Permanences d’accès aux soins de santé (PASS) et les équipes mobiles psychiatrie précarité.

Enfin, aucun enfant ne devrait dormir dehors : pour cela le collectif demande instamment que le droit au logement soit respecté, préconise une offre de logements adaptés et suffisante, ainsi qu’un renforcement de la prévention en cas de ruptures dans un parcours de vie - sorties d’institutions, expulsions, etc.