Pauvreté : Un revenu universel sous conditions

« Je souhaite que nous créions un revenu universel d’activité qui fusionne le plus grand nombre possible de prestations ». Le 13 septembre dernier, lors de la présentation de la stratégie de lutte contre la pauvreté, le Président avance cette mesure aux contours encore flous. A minima, elle comprendra le revenu de solidarité active, l’aide personnalisée au logement et la prime d’activité, a indiqué Agnès Buzyn. Mais elle pourrait aussi élargir son périmètre et inclure l’allocation adulte handicapé (AAH) ou l’allocation de solidarité spécifique… Tout dépendra du résultat de la concertation qui va être mise en place pour construire ce revenu. Ce dernier sera inscrit dans une loi « d’émancipation sociale » prévue en 2020.

Faux revenu de base ?

Ce futur revenu universel d’activité semble, dans ses premières intentions, très loin du revenu de base prôné, notamment, par le mouvement français pour un revenu de base. Il est conditionné à la recherche d’une activité. L’allocataire devra - c’est déjà le cas - signer un « contrat d’engagement et de responsabilité » qui l’obligera à un parcours d’insertion « qui empêche de refuser plus de deux offres raisonnables d’emploi ou d’activité ».

Vigilance

La philosophie de la stratégie est bien là : le retour vers le marché du travail. Avec cette fois le sous-entendu que les personnes restent dans la pauvreté parce qu’elles ne sont pas bien accompagnées. Un « service public de l’insertion » garanti par l’État, présenté comme un « guichet unique », devrait donc être mis en place. Le collectif Alerte, qui a participé à la consultation préalable, « sera vigilant à ce que ce dispositif, très intéressant, constitue un moyen concret de mieux coordonner les politiques de l’insertion ». Le collectif salue les « mesures importantes » de cette stratégie, il estime qu’elles demeurent « insuffisantes pour corriger les effets néfastes des choix politiques antérieurs sur lesquels la stratégie pauvreté ne revient pas » : la baisse des contrats aidés, la diminution des APL, la fragilisation des bailleurs sociaux, les coupes budgétaires pour les CHRS…

Stratégie pauvreté