N° 1165 | Le 11 juin 2015 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)

On marche sur la dette • Vous allez enfin tout comprendre

Christophe Alévêque et Vincent Glenn


éd. de la Martinière, 2015, (178 p. – 15 €) | Commander ce livre

Thème : Économie

Si le lecteur avait à choisir d’acheter un seul livre sur l’économie, c’est bien celui-là qu’il devrait plébisciter. Qu’on ne se méprenne pas : derrière son ton insolent et iconoclaste, cet ouvrage révèle en moins de 180 pages ce que bien des traités classiques recouvrent sous un jargon abscons et des considérations fumeuses. On y apprend plein d’informations permettant de démystifier les discours néo-libéraux dont on nous rabat les oreilles, à longueur de temps. La France se traîne avec 2 000 milliards de dettes, au point que chaque enfant qui naît doit déjà 30 000 euros au titre de la dette publique. Oui, mais le même enfant est aussi nanti d’un patrimoine public de 2 500 milliards, composés d’écoles, d’université, d’hôpitaux, de routes, de stades, de théâtre etc… sans compter les 11 939 milliards de patrimoine des ménages et des 2 300 milliards de patrimoine des entreprises. Il est donc sept fois plus riche qu’endetté. La France dépense 50 milliards, chaque année, rien qu’en intérêts de cette dette.

Mais c’est elle qui l’a bien voulu en signant les traités européens de Maastricht et de Lisbonne qui interdisent aux États membres de se fournir en capitaux tant auprès de leur banque nationale que de la Banque centrale européenne. La BCE prête des milliards aux banques privées, à un taux quasiment nul, qui à leur tour prêtent aux États, en prélevant leur commission au passage. Le chiffre magique de 3 % du PIB que ne devrait pas dépasser la dette nationale n’a aucune valeur scientifique : il a été inventé, en juin 1981, par un fonctionnaire de Bercy qui a pensé à la Sainte Trinité ! Le gouvernement s’est engagé à diminuer son budget de 50 milliards : cela engendrera 75 milliards de PIB en moins, ce qui signifie une diminution bien plus importante des rentrées fiscales que des dépenses. Un livre à lire absolument.


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