N° 1284 | Le 24 novembre 2020 | Par Michel Defrance, éducateur spécialisé, directeur d’ITEP retraité, «  conteur d’institution  ». | Espace du lecteur (accès libre)

Ne soyons pas si pessimistes !

Thèmes : Politique sociale, Histoire

Dans Paroles de métiers du numéro  1282, deux de nos contributeurs ont répondu à la question : «  comment imaginez-vous le travail social en 2050 ?   » Leur voisin de rubrique apporte ici sa propre vision de l’avenir.

Avec 70 % des Français qui s’attendent à ce que la situation de leur pays se dégrade dans les années à venir, notre pays compte le nombre d’inquiets le plus important dans le monde. Les professionnels du social n’échappent pas à cette règle ! Et pourquoi pas penser que de catastrophes humanitaires, écologiques et économiques, en prise de conscience internationale, les populations finissent par imposer une régulation des flux financiers et une plus juste répartition des richesses ? Pourquoi ne pas imaginer que face aux conséquences du réchauffement climatique, notamment les déplacements de population que nulles politiques de contention pourront endiguer, les sociétés sécrètent, élaborent de nouvelles réponses ? Dans ces luttes à venir, les travailleurs sociaux seront en première ligne pour apporter leurs savoirs-faire relationnels de soutien, d’accompagnement et de soin ! Certes les conditions d’exercices évolueront avec les «  progrès  » technologiques et de communication, mais je considère que ces formes ne modifieront pas le fond… La raison d’être du travail social et le sens des actions seront interrogés tout comme nous nous efforçons de le faire aujourd’hui. Cela en déstabilisera certains, d’autres y perdront leurs prérogatives et leur pouvoir… Et alors ? 45 ans se sont écoulés depuis les Lois de 1975, heureusement, il s’est trouvé des militants au sein des associations et au sein des services publics pour que les idéaux d’un monde plus juste ne soient pas balayés par les avidités de toutes sortes… Pourquoi postuler qu’à 30 ans d’ici nous ne serions plus que des zombies au service des dictateurs ? Même si de désillusions en colères je peux me décourager, je m’efforce de garder intactes mes passions d’hier pour aller vers les autres en difficulté et je ne suis pas seul !