Mineurs isolés étrangers en souffrance : prévenir pour mieux guérir
Mercredi, une marche silencieuse a été organisée par le réseau éducation sans frontières (RESF) à Châlons-en-Champagne, pour rendre hommage à Denko Sissoko. Le jeune malien, hébergé dans un foyer, s’est donné la mort vendredi dernier car il craignait, selon ses amis, d’être prochainement expulsé.
À ce stade, si les raisons de son geste restent difficiles à établir de façon certaine, une question s’impose : combien sont-ils à passer à l’acte ? À vivre dans la crainte, parfois le rejet institutionnel, après l’exil, la séparation, le deuil, autant de sources de lourdes souffrances psychiques ?
Pour les professionnels travaillant auprès d’eux, il n’est pas toujours facile d’en repérer les signes. Le réseau InfoMIE a donc développé un outil de compréhension, afin de les accompagner dans Le repérage des signes de souffrance chez le/la jeune isolé-e étranger-ères , titre du guide paru en novembre 2016.
Expériences complémentaires
Psychiatres, psychologues, travailleurs sociaux et associations ont participé à son élaboration dans un souci de complémentarité des expériences. Le guide propose d’abord une sensibilisation aux « facteurs de vulnérabilité et situations à risques » que peuvent connaitre les jeunes. Il explore différents facteurs comme l’écart culturel important entre le pays d’origine et le pays d’accueil ; un parcours de vie difficile ; la barrière de langue ; les complexités administratives qui laissent toujours dans l’attente et l’angoisse du futur, etc.
Une deuxième partie recense les éléments plus ou moins visibles sur lesquels les professionnels se doivent d’être vigilants : un sentiment de persécution, des troubles alimentaires ou du sommeil, une addiction, l’apathie, des idées noires, sont autant de signes de la souffrance du jeune.
Ouvrir le dialogue
Enfin, pour éclairer cette question et « aller plus loin », cinq dossiers sont proposés sur des thèmes plus généraux comme la dépression, le stress post traumatique ou le suicide. Une réflexion qui permet d’ouvrir le dialogue et de proposer une orientation adaptée avant un éventuel passage à l’acte, si toutefois les institutions laissent aux professionnels la possibilité de le faire.
Consultation libre du guide Le repérage des signes de souffrance chez le/la jeune isolé-e étranger/ères