Migrants : Un manifeste pour la solidarité


La solidarité constitue l’un des trois piliers républicains, mais l’État de droit et certains citoyens en ont leur propre lecture. Ainsi Cédric Herrou, cet agriculteur de la vallée de la Roya dans les Alpes-Maritimes, encourt 5 ans de prison pour « aide à l’entrée, à la circulation et au séjour d’étrangers en situation irrégulière ». Sa faute (assumée) ? Avoir accueilli, accompagné, transporté et protégé des enfants, femmes et hommes migrants en provenance, en dernier lieu, d’Italie. Parce que son cas n’est pas isolé et que des « intimidations, poursuites, condamnations » augmentent en raison de l’état d’urgence et du contexte migratoire, une centaine d’associations et syndicales ont publié le 12 janvier un manifeste pour mettre fin au « délit de solidarité ». Elles dénoncent l’existence de poursuites pour des délits sans rapport avec l’immigration, comme les délits d’outrage, d’injure, de diffamation ou de violences à agent de la force publique ou encore le délit d’« entrave à la circulation d’un aéronef » quand des personnes protestent contre les expulsions en avion. « Le simple fait d’avoir voulu être témoin d’opérations de police, d’expulsions de bidonvilles, de rafles peut conduire à une arrestation », affirment-elles. Avec ce manifeste, elles demandent l’arrêt de « ces procédés d’intimidation » et revendiquent le soutien aux « populations visées par des politiques ou des pratiques xénophobes ».