Médico-social : les directeurs se rebiffent et lancent l’alerte

« Exacerbation de l’individualisme », « impasse technocratique », « injonctions paradoxales » : le Groupement national des directeurs généraux d’association du secteur éducatif, social et médico-social (GNDA) a lancé une alerte le 20 février en direction de tous les acteurs du secteur.

« Les doctrines dites du "virage ambulatoire" ou de la "société inclusive", dont nous soutenons les principes, tendent à devenir des dogmes appliqués sans nuance à toute situation de vulnérabilité (…) au risque d’éloigner les plus fragiles d’accompagnement adaptées et de renforcer leur isolement social », écrivent-ils. Politiques de lutte contre l’exclusion générant de grandes tensions, absence d’anticipation politique face aux enjeux du vieillissement, absence de moyens face à l’accroissement des besoins : « la mise en concurrence de tous opérateurs sans distinction de leur finalité sociale et économique ouvre la porte à tous les "discounters" et met à mal le principe même d’une solidarité nationale mutualisée, équitablement distribuée », préviennent-ils.

Cécité des pouvoirs publics

Les 151 directeurs dénoncent également « la démultiplication de contrôles tatillons » dans les établissements, des appels à projet « de plus en plus contraignants », une « bureaucratie stérilisante ». Ils constatent amèrement la « cécité des pouvoirs publics » et « la sidération des organisations et fédérations du secteur, trop préoccupées par leur survie pour réagir aux effets délétères du contexte politico-administratif ».

Ils invitent donc l’État à réagir pour « reconstruire un climat de coopération » avec le secteur et plaident pour une véritable reconnaissance, notamment salariale, des travailleurs sociaux : « devant des signes inquiétants de paupérisation, nous ne pouvons cautionner plus avant l’indigence des conventions collectives qui nous sont imposées et l’insuffisance des dotations budgétaires destinées à rémunérer nos salariés ».

Pour une revalorisation salariale

Sur ce volet, six directeurs généraux d’associations médico-sociales du Finistère, employant 6 000 salariés régis par la convention collective 66, ont également lancé une alerte commune vendredi dernier. « La valeur du point est gelée depuis plus de dix ans, un récent avenant la fait monter d’un 1 centime d’euros, ce qui est ridicule, dénonce Michel Jézéquel, directeur général de l’association Don Bosco. Les métiers sont difficiles, nous avons de plus en plus de mal à recruter et les syndicats de salariés demandent une hausse des salairse, mais c’est au niveau de la branche qu’elle se négocie ». Ces directeurs ont donc demandé à leur syndicat employeur, Nexem, de réagir et d’agir pour une revalorisation.