Marseille : un trafic de bébés roms bientôt jugé

Dix personnes, dont quatre Roumains, ont été renvoyées devant le tribunal correctionnel de Marseille dans un dossier de vente de bébés roms, a-t-on appris vendredi de source judiciaire. Un juge d’instruction marseillais a ordonné le renvoi de ces dix personnes pour traite d’êtres humains sur personnes vulnérables, en raison de la minorité des victimes. Ce réseau de vente de nourrissons roms avait été mis au jour à Marseille et Ajaccio en août 2013. Dans son ordonnance, la juge d’instruction Cathy Escola évoque "un réseau particulièrement bien organisé". Et l’ordonnance d’indiquer : "Une fois qu’un accord sur le prix était trouvé, le nécessaire était fait pour acheminer les femmes enceintes de Roumanie jusqu’en France - lesquelles appartenaient toutes à la même famille - pour organiser leur prise en charge jusqu’à leur accouchement et les exfiltrer immédiatement après". Un couple d’Avignon, appartenant à la communauté des gens du voyage et semi-sédentarisé, a reconnu avoir été démarché par les vendeurs à l’occasion d’une rencontre évangéliste à Marignane. Ils avaient remis 8.000 euros et un véhicule pour acquérir un petit garçon né le 21 juillet 2013 à l’hôpital Nord à Marseille. Un autre nourrisson, né le 31 mai 2013 à Ajaccio, avait également été négocié. L’enquête a permis d’établir que deux autres transactions avaient échoué, l’une en raison du refus de la mère de céder son enfant, l’autre à cause du début de la médiatisation de l’affaire. La juge d’instruction ajoute que "la facilité déconcertante avec laquelle les ventes d’enfants étaient décidées, laisse à penser que bien d’autres transactions ont en réalité existé", notamment en comparant, pour certaines femmes roumaines identifiées, le nombre de leurs grossesses avec celui de leurs enfants. (source AFP)