Marseille légalise toutes les drogues : science-fiction ?

Hier, les associations marseillaises AIDES, ASUD, Bus 31/32, Le Tipi et le Collectif Plus Belle La Nuit, se sont unies pour une expérience inédite : une immersion dans un monde où les besoins des usagers ne sont plus sacrifiés sur l’autel de l’idéologie. « Marseille est une ville précurseuse dans la réduction des risques, nous avons donc décidé d’aborder le volet usage de drogue de la campagne nationale d’AIDES REVEndiquons 2017, explique Sarah Lablotière, déléguée de l’association AIDES de Marseille. L’idée phare, c’est d’en finir avec le tout répressif pour mettre en place un système inclusif qui serait bénéfique pour les usagers et la société. »

Vente et consommation encadrées

Les militants de la réduction des risques ont mis en commun leurs expériences spécifiques pour mettre en scène un espace où l’usager est accueilli dans sa démarche avec un dispositif d’accompagnement global. Cette « Droguerie » réunit un point de vente encadré, un accompagnement communautaire, une offre médico-sociale, un laboratoire d’analyse de produits et des espaces de consommation. De la science-fiction ? De la science répondent les spécialistes, alors que la politique française n’empêche pas les citoyens d’être les premiers consommateurs de cannabis en Europe, les troisièmes pour la cocaïne.

Le consommateur se mobilise

« Des produits de mauvaise qualité, une information et des modes de consommation difficiles d’accès, une consommation dans de mauvaises conditions sanitaires, tout cela a un impact sur la santé, résume Sarah Lablotière. Nous prônons la légalisation de toutes les drogues parce que nous estimons que c’est un choix personnel, et qu’il est nécessaire que le consommateur se mobilise sur sa manière de consommer avec une information complète apportée par des pairs et des professionnels ». Cette proposition s’appuie sur l’expérience de la première salle de consommation à moindre risque de Paris. En six mois, elle a réduit de 60% les seringues ramassées dans la rue, de 40% les injections dans l’espace public et 153 usagers ont été orientés vers des programmes de substitution.

REVEndiquons 2017 : programme pour un monde sans Sida