Mal-logement : des constats et des promesses
Chaque année fin janvier, la Fondation Abbé-Pierre remet son rapport annuel. Et immanquablement, les chiffres du mal-logement inquiètent... Quatre millions de personnes touchées directement et des millions d’autres dans des habitats trop étroits, trop froids, trop chers.
Mais cette année était un peu particulière : en pleine campagne présidentielle, les candidats - sauf Marine Le Pen qui n’avait pas été conviée - sont passés sous le grill des questions, à l’occasion de la présentation du rapport. Comment souhaitent-ils s’engager pour changer la donne ?
Exercice de campagne
Rien de bien surprenant dans leurs réponses. À droite, la représentante de François Fillon n’a pas convaincu, à gauche Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot ou encore Benoît Hamon, ont parlé taxe sur les plus-values-immobilières, transition énergétique ou garantie universelle des loyers. Emmanuel Macron, jouant l’effet de surprise, a trouvé là l’occasion de révéler un pan de son mystérieux programme, appelant à un « choc de l’offre », la généralisation de l’intermédiation locative et de la domiciliation.
Un bilan contesté
L’exercice était moins simple pour l’actuelle ministre du logement Emmanuelle Cosse, chargée de présenter le bilan des promesses formulées par le candidat Hollande voilà cinq ans. Elle assure que le « cap est tenu » avec la création de 500 000 nouveaux logements par an, dont 150 000 logements sociaux.
La Fondation Abbé-Pierre conteste, citant 376 000 logements en chantier en 2016 et une production insuffisante d’habitat à caractère social. Et c’est elle qui souhaite fixer un cap : celui du « logement d’abord », de l’attribution transparente des logements, d’un parc social accessible aux personnes à bas revenus, de la mobilisation du parc privé et de la prévention des expulsions, entre autres.
Pour qu’au moins une année, son rapport annuel soit moins sombre que le précédent.