Les nouveaux contrats aidés à la sauce Borello

Ne dîtes plus « contrats aidés » mais « parcours emploi compétences » : Jean-Marc Borello, président du Groupe SOS mandaté par le gouvernement en septembre après le tollé suscité par l’annonce de la diminution des contrats aidés, a remis son rapport intitulé Donnons-nous les moyens de l’inclusion le 16 janvier dernier.

Parmi ses 19 recommandations pour favoriser l’insertion professionnelle des publics en difficulté, les « parcours emploi compétences » ne relèveront désormais plus du secteur privé mais uniquement du public – associations, employeurs publics et territoriaux. De nouvelles obligations s’imposeront à ces derniers, afin de recentrer ces contrats d’un nouveau genre sur les personnes. Les employeurs devront s’engager à former les salariés, remise à niveau, préqualification, VAE, etc. –, mieux les accompagner dans l’aide à la recherche d’emploi en fin de parcours, « décliner l’emploi en compétences transverses » et signer un contrat tripartite Pôle emploi-salarié-employeur.

Réactions timides, mais positives

Autre proposition, elle aussi retenue par la ministre du Travail Muriel Pénicaud : la création d’un fonds d’inclusion pour permettre aux préfets de région de nouer de nouveaux partenariats avec les collectivités locales, d’expérimenter des solutions en fonction du territoire. Ce fonds de 2,3 milliards d’euros regrouperait des financements déjà existants, dont ceux destinés à l’insertion par l’activité économique ou aux entreprises adaptées.

Côté associatif, les réactions ont été plutôt positives, bien que très timides. Le Mouvement associatif « soutient et partage » de « nombreuses propositions du rapport ». Mais il prévient : « il sera néanmoins nécessaire de voir comment les exigences "d’employeur-abilité" évoquées par le rapport pourront prendre forme sans pénaliser ou décourager les associations primo-employeuses ou mono-employeuses » qui ont été « les premières impactées par la baisse drastique des contrats aidés ».

De nombreuses questions restent ainsi en suspens : l’accent mis sur la « qualité » plutôt que la quantité des contrats ne risque-t-il pas de laisser sur le côté les personnes très éloignées de l’emploi ? Quel devenir pour celles dont les contrats se sont achevés brutalement ? Comment sera soutenu l’emploi associatif, fortement soumis aux restrictions budgétaires ?